Michael Scofield / Wentworth Miller

D’où continuez-vous à puiser votre inspiration pour le personnage de Michael ?
C’est une bonne question, car trouver de l’inspiration peut parfois être une épreuve. Mon personnage est, et a toujours été, le cerveau conducteur sur les scènes rapides, et en tant qu’acteur, cela peut sembler restrictif. Quand votre travail est d’expliquer des choses au public (et il y a une horrible quantité de choses à expliquer à chaque épisode), alors cela ne laisse pas beaucoup de place pour autre chose. Etoffer le personnage et enraciner sa vie affective dans une sorte de réalité peuvent devenir un vrai challenge. J’ai souvent pensé que Michael est fréquemment plus qu’humain, et fréquemment moins qu’humain, mais il est très rarement juste humain. Mais en fin de compte, c’est son rôle dans cet univers très particulier, et je dois gérer ça je mieux que je peux. Car si je ne fais pas le plus gros du travail narratif, qui le fera ? Linc ? Je ne le crois pas. (Bien que cela mènerait certainement à un épisode intéressant.)

Que pensez-vous de la ligne directrice de l’histoire pour la 4ème saison de la série ?
Je suis assez content de la nouvelle direction que prend la série. Les frères ne peuvent pas être en fuite pour toujours, et on ne peut certainement pas les renvoyer en prison. Je pense qu’il est temps pour Michael et Lincoln de se poser, et combattre, et descendre les méchants une bonne fois pour toutes. Et, dans un monde idéal, la chaîne nous donnera cette opportunité. Je pense qu’après tout ce qu’on a fait subir aux personnages (et au public), on a gagné le droit à une confrontation finale, une conclusion vraiment satisfaisante, et on espère que la saison se dirige vers cela. Avec un peu de chance, les autorités compétentes nous autoriseront à quitter la scène lorsque le moment sera adéquat. [NDLT : My God « exeunt » en anglais j’avais jamais vu ça, y’a fallu ressortir le gros Harrap’s du placard Went va falloir arrêter de parler comme ça sinon je ne m’en sortirai pas moé ]

Quels sont les meilleurs et les moins côtés de tourner une série selon vous ?
De toute évidence, les temps sont incertains, alors c’est bien d’avoir tout simplement un travail. D’un autre côté, nous aurions tous souhaité que la série reçoive un peu plus de soutien de la presse et des médias audiovisuels. (En fait, ceci concerne les médias américains. Nos supports étrangers ont toujours été remarquables et très appréciés). Bien sûr, nous savons tous que lorsque vous mettez votre travail aux yeux du public, vous invitez aux critiques et aux commentaires. Seulement un certain degré de réactions négatives est attendu. Mais tout de même, un épisode demande des centaines d’heures de travail à des centaines de personnes, et il suffit de 5 secondes à une personne pour démonter le tout à la force d’une touche de clavier. Et parfois cela peut sembler injuste. Mais c’est la nature n’est-ce pas ? C’est pour cela que nous avons tous signé.

Le casting de la série a changé tout au long des 4 saisons de la série. Comment gardez-vous l’alchimie entre vous tous ?
Oui, le casting a changé, mais le noyau est resté essentiellement le même. Et ces gens forment comme une famille à présent. L’alchimie est là. Je n’ai pas à penser aux relations entre Michael et Mahone. Je les ai, c’est tout. Et quand nos scénaristes font une petite bourde, quand ils loupent une opportunité pour une petite nuance entre nos personnages, on le sait tout de suite. Et des fois – mais pas toujours – on arriver à le réparer. Et je pense que c’est grâce à nos compétences d’acteurs, mais aussi grâce au fait qu’on a passé tant de temps ensemble. Sarah, Dom, Wade, Amaury… On a construit cette série et ça a bien marché tout au long des 4 saisons. Et c’est vraiment une longue durée dans ce métier. C’est pourquoi cela peut être si triste lorsque l’un d’entre nous dit au revoir. C’est comme une vraie perte. Une personne de moins qui se rappelle les choses que vous faites, une personne de moins qui était là quand tout a commencé, qui peut se souvenir de tout ce qu’il s’est passé.

Avez-vous un moment vraiment mémorable du tournage de la série sur les 4 saisons ?
Je pense que l’un de ces moments était le jour où les producteurs sont venus sur le plateau à Dallas, et nous ont dit qu’on arrêtait à cause de la grève des scénaristes. Quelques personnes ont commencé à pleurer. Une bonne partie de ce métier – pour nous tous, pas seulement les acteurs – consiste à attendre que quelqu’un, souvent quelqu’un que vous n’avez même jamais rencontré, dise « ok, oui, maintenant tu peux travailler ». Et quand ils disent « stop » vous devez stopper. Et la pilule peut être difficile à avaler. Mais en même temps, je pense que nous comprenions tous à quel point les problèmes étaient importants, ce qui était vraiment en jeu pendant la grève. Personnellement, les scénaristes avaient mon soutien, mais j’ai aussi compatis pour tous ceux qui ont souffert pendant ces longs mois sans travail.

Etes-vous surpris de la longévité de la série ?
Oui et non. Ce métier est un coup de chance. Vous ne savez jamais ce dont le public de la télé aura envie. En même temps, j’ai toujours pensé qu’on avait une formule assez astucieuse. La série est spécifiquement conçue pour que vous continuiez à revenir semaine après semaine pour voir ce qu’il va se passer. Ce qui m’a surpris, c’est combien de fois les gens – les journalistes particulièrement – m’ont posé la même sorte de question : « Combien de temps pensez-vous que la série peut durer ? ». Ils la posent depuis l’épisode pilote, et Dominic et moi avons décidé que nous allons abandonner cette question. Quatre saisons, avec des millions de personnes dans le monde qui apprécient notre travail semaine après semaine, nous ne devrions plus avoir à nous défendre. Nous ne devrions plus avoir à justifier notre existence. Vous n’aimez pas la série ? Vous êtes surpris qu’on soit toujours diffusé ? Vous vous demandez combien de temps on peut délayer la sauce ? Tant pis pour vous. Changez de chaîne. Personne ne s’arrêtera pour vous.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans le projet Wentworth Miller Fans For Charity et comment les personnes peuvent-elles devenir actives dans le projet Wentworth Miller Fans For Charity ?
J’ai été invité à participer. En fait, à l’origine, on m’a aussi demandé de choisir une association, mais j’ai refusé. Je ne pense pas que ce soit mon rôle de dicter aux fans, et je ne devrais pas dire à des étrangers comment ils doivent dépenser leur argent. Alors j’ai laissé les organisateurs choisir l’association caritative, et promis une donation à n’importe quelle cause qu’ils considéraient comme étant digne. Au final, j’ai trouvé que tout le projet a été très bien conduit. J’ai été très fier de ce qui a été fait en mon nom. [Merciiiiiii Went ! :) :) :) ]

Il y a beaucoup de sites de fans nationaux et internationaux consacrés à vous et à la série. Qu’est-ce que cela vous fait, d’avoir tant de fans ?
Savoir que j’ai des fans à travers le monde entier signifie tout. L’industrie du divertissement est une entreprise planétaire, et j’ai de plus en plus l’impression que l’on fourni les marchés étrangers. L’idée d’un film jugé uniquement sur le mérite de son box office local, ou d’une série télé jugée seulement sur la base de combien de fans américains regardent et achètent les DVD, est révolue. Ceci dit, avec tant de personnes dans tant de pays différents, essayant me suivre et de suivre la série, je me soucie parfois à quel point on peut perdre de l’info dans la traduction, spécialement en ce qui concerne la presse [loooool comme je me sens visée là ! ]. Imaginons que je donne une interview à un magazine étranger. Supposons que le journaliste n’est pas un des nombreux, nombreux journalistes qui ne pensent pas à deux fois avant de paraphraser, ou de fabriquer des déclarations, ou même de voler des déclarations dans des autres interviews – ils vont faire de leur mieux pour traduire avec précision tout ce que j’ai dit dans leur propre langue. Mais même avec la meilleure intention, des fautes seront faites. Ensuite cette interview est publiée en ligne, et est re-traduire par tous les fans qui veulent lire et partager dans leur propre langage. Alors au final, vous terminez avec une interview qui a été traduite plusieurs fois, et une série de déclarations qui ne ressemblent même pas vaguement à ce que j’ai dit à l’origine. Mais certaines personnes prennent ces choses pour parole d’évangile, et cela peut conduire à des fausses informations et des malentendus. En même temps, je n’ai pas l’énergie ni les capacités de surveiller ma représentation dans les médias, alors 9 fois sur 10, je suis prêt à laisser passer. C’est pour cela que je dit aux gens : si vous ne me voyez pas le dire à la caméra, ne croyez pas que je l’ai dit. Vous devez prendre tout ce que vous lisez avec des pincettes, surtout dans l’industrie du divertissement.

Avez-vous une vue de la fin de la série que vous aimeriez voir se réaliser, et qu’est-ce que cette vision serait ?
Ma favorite, personnellement (et cela n’arrivera jamais), est que la série se termine avec une grande explosion – des étincelles, des crashs de voitures, des bombes, des personnages mourrant de tous les côtés. Le désordre le plus complet. Et ensuite l’image se fige, et soudainement on rembobine toute la série, les épisodes et les scènes, et finalement on stoppe sur le visage de Lincoln la nuit où il était supposé tuer le frère de la Vice-Présidente (ou n’importe quel gars c’était – c’est dur de se souvenir à présent). Et cette fois-ci il choisit de ne pas y aller. Alors il ne va pas dans le garage, la Compagnie ne l’enregistre pas sur la cassette de la scène du crime, il ne va pas au tribunal, ni en prison, et personne n’a à souffrir ou mourir. Il s’éloigne juste. Et on ne voit même pas Michael. Le dernier plan est simplement Lincoln, disparaissant au coin de la rue, choisissant une route différente, faisant un choix différent. Je pense que ce serait une manière puissante de terminer une série qui, dans le fond, a toujours parlé des choix et des conséquences.

Michael a beaucoup d’attributs héroïques à son personnage, mais comme tous les héros, il a aussi des faiblesses et des défauts. Quels sont les faiblesses et les défauts de Michael selon vous ?
Je pense qu’on pourrait argumenter comme quoi les forces de Michael sont ses faiblesses et vice-versa. Il est loyal à l’excès, engagé à l’excès, organisé à l’excès… Chacun de ses attributs, apparemment positifs, qui nourrissent ses actions, peuvent le pousser à franchir les limites, le pousser dans un endroit sombre où vous ne pouvez plus le distinguer des méchants. Mais c’est ce que j’aime chez lui. C’est ce qui le rend, selon moi, identifiable. Cela ne l’intéresse pas d’être un héros avec un grand H. Il se moque de l’approbation de qui que ce soit, du consentement, ou de la gentille compréhension. Il fait juste ce qu’il pense avoir à faire, ce qu’il sent être nécessaire.