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| | "A Very Special Agent" (Terminée) | |
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Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| | | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Dim 12 Oct - 23:22 | |
| Chapitre 1 : Une matinée mouvementée- Spoiler:
Je commençais à me faire du mauvais sang, et c’est avec une certaine appréhension que je longeais le dernier couloir qui me mènerais au grand bureau de l’annexe…
En y réfléchissant bien, j’aurai dût me réjouir de la tournure que prenaient les choses, rien n’arrivait au hasard, et j’avais très justement mérité cette promotion qui venait de m’être accordée quelques jours plus tôt… Je repensais à l’effroi avec lequel j’avais longtemps inspecté la lettre en possession de mon refus ou de mon acceptation de transfert, et maintenant que je savais, je ne pouvais retenir un sourire moqueur à mon égard…Mes états de service irréprochables depuis ma sortie de l’académie, il y avait 5 ans, ainsi que ma thèse (brillante selon mon mentor de l’époque, Monsieur Adams) de criminologie sur « L’intelligence mise au service de la déviance » durant mes années d’études, m’avaient valu le respect de mes collègues de San Francisco et la confiance de mes pairs…
C’est pourquoi, en toute logique, je me retrouvais en ce matin de juin prête à franchir une étape cruciale de ma carrière au sein du FBI…
♦♦♦♦♦♦
En franchissant la porte vitrée d’un immeuble du centre de Chicago d’un pas décidé, à 8h30 tapante, ce matin, j’avais sans doute attiré la curiosité de la jeune secrétaire au look avantageux en service à l’entrée. Petite, des cheveux bruns tirés en queue de cheval où pas une mèche ne venait se rebeller, elle était moulée dans un petit tailleur bleu marine de bonne coupe. Elle me regarda des pieds à la tête, légèrement surprise, et sans doute très curieuse de savoir ce qui pouvait m’amener par-ici par une si jolie matinée…
Je n’ai jamais beaucoup apprécié être le centre d’intérêt de tous les regards, et dans ma profession où le milieu est si masculin, j’ai rapidement appris à me fondre dans la masse, mais je ne me formalisais pas pour autant de l’insistance avec laquelle elle détaillait maintenant ma propre tenue.
Afin de ne pas me faire remarquer mon tout premier jour dans cette nouvelle ville, dans mon nouveau monde professionnel, j’avais optimisé mon apparence en me portant sur un tailleur pantalon foncé, acheté la saison passée, au moment des soldes (j’avais certes un boulot passionnant, mais pas toujours le compte en banque qui convenait pour courir les boutiques à la mode !!). Grâce à cette tenue nullement ostentatoire, j’espérais donner de moi la meilleure première impression qui soit au grand patron à qui je devais me présenter dans moins d’une demi heure maintenant.
Je m’avançais d’un air contrit jusqu’au bureau de la jolie secrétaire et lui tandis mon badge, joignant le geste à la parole :
« Bonjour Mademoiselle, je suis l’agent Amy Lawrence, j’ai rendez-vous avec l’Agent Mahone à 9h »
Ma nouvelle petite collègue me donna en retour le plus charmant des sourires et me répondit :
« Bienvenue à Chicago, vous êtes attendue Mademoiselle Lawrence. Le bureau de l’Agent Mahone est au 22ème étage, prenez l’ascenseur au fond du couloir. »
Seule, réprimant une vague angoisse, confinée dans cet espace réduit, je tentais de clarifier mes idées avant de rentrer définitivement dans l’arène…J’avais enfin obtenue ce poste tant convoité, et j’allais devoir faire mes preuves auprès d’un agent hautement renommé. L’évasion de 8 prisonniers dangereux, de Fox River, il y a une semaine avait précipité mon destin, et le tournant d’une toute nouvelle aventure pour moi. La reconnaissance de ma thèse dans le milieu avait paru offrir une alternative intéressante au bureau de Chicago, et à l’Agent Alexander Mahone, en charge de cette épineuse affaire.
Passer de la théorie à la pratique est certes, peu évident, mais mes années d’expériences comme agent de terrain à San Francisco et le travail poussé, que j’avais mené aux contacts de nombreux psychopathes récidivistes devaient avoir convaincu l’Agent Mahone, de m’inclure dans son équipe, et de me laisser prendre part à la traque des fameux évadés de Fox River.
Je devenais donc un nouvel élément de l’équation, et il faudrait dorénavant compter sur moi pour appréhender les faits et gestes de ces criminels qui n’avaient pas leur place dans notre société bien structurée !
♦♦♦♦♦♦
Neuf heures moins dix, j’atteignais afin le fond de ce couloir interminable, le bureau de l’agent Mahone était là à ma portée. Je frappais timidement une première fois, puis n’entendant aucune réponse je persévérais plus fort. Une voix se fit enfin entendre derrière la lourde porte en bois.
« Entrez ! » Je pénétrais enfin dans l’arène.
Dernière édition par Tallulha le Dim 12 Oct - 23:51, édité 3 fois | |
| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Dim 12 Oct - 23:31 | |
| - Spoiler:
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Un immense bureau tournait le dos à une baie vitrée donnant sur l’Hudson et le quartier des affaires de Chicago. L’homme assis au bureau se leva et vint se placer devant moi, me tendant la main.
« Agent Lawrence je présume. Bienvenue à Chicago. Je suis l’Agent Mahone. La matinée s’annonce chargée. Veuillez prendre place, je vous en prie. »
Je fus frappée par la stature longiligne de l’Agent Mahone. C’était un homme grand, sobre dans un costume gris, avec un visage aux traits particulièrement fins. Il avait les cheveux blond cendrés, coupés courts, et des yeux bleus profonds dans lequel je cru lire comme un épuisement, peut-être même de la tristesse. Cette impression fut passagère.
L’Agent Mahone m’expliqua durant une partie de la matinée la lourde tâche à laquelle je venais d’être conviée, en acceptant mon transfert pour le bureau du FBI de Chicago. Retrouver et renvoyer les évadés à Fox River.
J’avais déjà étudié mon sujet de fond en comble en ce qui concernait les ex-prisonniers et grâce à toutes les informations émises par l’Agent Mahone, je rentrais en terrain conquis.
La traque avait débutée voilà plus d’une semaine, et deux des évadés avait déjà été appréhendés. Benjamin Mils Franklin, un ancien soldat déchu de la campagne américaine en Irak, avait été récupéré alors qu’il essayait de reprendre contact avec sa famille. Sa femme avait été une pièce cruciale de son arrestation le jeudi précédent. Renseignant nos collègues du bureau, elle avait permis de prendre au piège son ex-mari, qui tentait de kidnapper leur fille de 8 ans à la sortie de son école. Le FBI était arrivé quelques minutes avant la fin des classes et le suspect s’était laissé emmener sans résistance aucune. Des sources que l’on m’avait fournie, il semblait parfaitement résigné à sa condition et avait obtempéré dans le plus grand calme, évitant des effusions de violence en présence de jeunes enfants. Depuis il avait été transféré dans une autre prison du comté, et sa famille mise sous protection des témoins…Une famille brisée.
Le second détenu Charles Patoshik, enfermé pour démence à Fox River, avait été appréhendé dans la cave d’un particulier, alors qu’il tentait de subtiliser une bicyclette à la petite fille de la maison. Sans médication depuis une semaine, Patoshik était en proie à des hallucinations récurrentes. Il n’avait donc pas décelé la présence de la petite propriétaire du vélo cachée derrière des cartons, en passant la porte du garage. Mais aux sons de ses pleurs, il avait lui-même pris peur et c’était retrouvé déstabilisé dans sa fuite sur le petit engin à roulette…Suite à sa chute, sans conséquence grave pour lui, il était sans doute resté quelques minutes assommé dans la cour. Ce lapse de temps avait permis au père de la petite fille, attiré par le remue-ménage, de venir le tenir en joue avec sa carabine de chasse, jusqu’à l’arrivée des autorités. Charles Patoshik n’avait cessé de répéter qu’il ne voulait faire de mal à personne, et que son souhait était de se rendre au plus vite en Hollande pour y acheter un moulin…La folie d’un homme avait parfois de drôles de conséquences.
Cette anecdote burlesque me fit sourire, et je comptais qu’à partir de maintenant, nous n’avions plus affaire qu’à 6 ex-détenus : Lincoln Burrows, Michael Scofield, Fernando Sucre, David Apolskis, John Abruzzi et Théodore Bagwell.
Le bureau de l’agent Mahone contrastait avec les lignes pure de la baie de Chicago à l’extérieur. Le désordre y régnait à mon plus grand désarroi, et un amas de dossiers et de papiers en tout genre jonchait la tablette en acajou de son bureau. Les murs de la pièce étaient lambrissés de bois clair, mais aujourd’hui ils étaient entièrement recouverts de multiples photos des évadés encore en liberté, ainsi que de nombreuses reproductions du tatouage du « pseudo instigateur » de cette évasion, Michael Scofield. Ces hommes ne resteraient pas longtemps à l’air libre, je m’en fis la promesse.
Mes pensées furent interrompues par la sonnerie stridente du téléphone de l’Agent Mahone.
Dernière édition par Tallulha le Dim 12 Oct - 23:49, édité 1 fois | |
| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Dim 12 Oct - 23:34 | |
| Chapitre 2 : La traque reprend- Spoiler:
« Agent Mahone, j’écoute ! »
Tandis qu’il avait pris le combiné à pleine main pour répondre à son appel, l’Agent Mahone s’était levé d’un bond et commençait à gesticuler frénétiquement.
Au cours de cette première matinée à ses côtés, j’avais pût déceler chez lui quelques tiques nerveux, propres aux personnes à hautes responsabilités ; une propension à gribouiller toutes sortes de petits symboles indéchiffrables sur les bouts de papiers jonchant son bureau, ainsi que la fâcheuse manie d’encapuchonner et décapuchonner son stylo plume, comme pour ponctuer d’une certaine assurance chacune de ses interventions verbales.
Mais à ce moment précis, il était loin des petites observations anodines que j’avais noté quelques heures plus tôt. En proie à une agitation sans précédent, l’Agent Mahone opinait à l’attention de son interlocuteur invisible et se mit à prendre rapidement de minutieuses notes sur un nouveau bout de papier. Son attitude étrange attisa ma curiosité, et je tentais de patienter en attendant que l’appel prenne fin.
D’un coup sec il reposa le combiné téléphonique, se rassit dans son fauteuil, tout en fouillant dans ses nombreux tiroirs. Rapidement il en retira sa plaque d’agent du FBI et son arme de service, ceinte dans un écrin de cuir noir, prête à rejoindre la poche intérieure de sa veste. Il m’invita d’un geste de la main à me lever et à le suivre. Ce n’est qu’une fois dans le couloir que je partageais avec lui l’excitation d’une fin de matinée prometteuse :
« Agent Lawrence, une source vient de me faire part de la présence d’un de nos évadés sur une route de l’Etat du Kansas, nous devrions pouvoir l’intercepter d’ici la fin de la journée. Et vous venez avec moi !! »
Voilà donc la nouvelle qu’il avait reçu. Nous étions sur le point de relancer la traque de nos prisonniers si tristement célèbres. Jamais je n’aurai cru, ce matin-même, prendre part si vite à l’action, mais ce boulot à cela de passionnant, on ne peut jamais anticiper ce qui va se passer.
L’Agent Mahone se tourna brusquement vers moi et me demanda insistant :
« J’espère que vous avez votre arme de service avec vous ?
- A vrai dire, je ne m’en sépare qu’en de très rares occasions…» lui répondis-je.
Cette réflexion sembla visiblement beaucoup le satisfaire car il me gratifia d’un petit sourire ironique.
Longeant les multiples couloirs de l’agence, à la suite de mon désormais « Grand Boss », je constatais ma chance de posséder un guide dans ce dédale sans fin de portes et de vestibules. Le sens de l’orientation n’avait jamais été mien et je me serais sans doute perdue maintes fois si j’avais dût seule rejoindre le parking souterrain.
L’Agent Mahone, si maître de sa personne lorsque je lui avait serré la main ce matin, semblait maintenant animé d’une sorte de fougue à l’idée de « coincer bientôt l’un de nos fuyards ! ».
L’élu de cette mission, était le plus jeune de la bande, un dénommé David Apolskis. Agé d’une vingtaine d’années, il avait été incarcéré à Fox River pour de nombreux petits larcins sans grande importance. Le juge en avait fait un exemple dans sa course contre la délinquance juvénile. Un garçon ballotté de foyers en familles d’accueil, dès son plus jeune âge, en échec scolaire, où seule la rue lui avait enseignait les règles de la vie. Sa majorité récente, lui avait value les foudres de ce juge qui l’avait expédié sans sommation à Fox River, au milieu des grands criminels de l’Etat.
Il avait participé à la grande évasion du siècle, et je ne comprenais pas dans quel but (il n’avait que quelques années de prison à faire), et par quel mystère il avait réussi à se faire accepter par les autres détenus. Son profil ne correspondait pas. Encore un blanc auquel mes nombreuses investigations sur les évadés de Fox River, n’avaient put apporter de réponses.
Toute à mes pensées, j’avais suivi l’Agent Mahone sans réfléchir jusqu’à un ascenseur annexe, et alors que je le rejoignais dans la réalité, je sentie que la machine nous élevait et ne nous conduisait donc pas au parking souterrain, comme je l’avais cru précédemment.
Lorsque les portes de la cabine s’ouvrirent, je débouchais la première, dans un flot de lumière extérieure. Devant moi, une gigantesque plate-forme d’atterrissage, jonchée sur le toit de l’agence. Je pris une grande bouffée d’oxygène, comme ci je n’avais pas respiré depuis plusieurs heures, et cela me gratifia d’une sensation de pouvoir face à l’immensité de la ville et des grattes-ciel, que je pouvais à présent surplomber. Je sus alors que j’étais prête à m’engager dans cette lutte. La dose d’adrénaline nécessaire à ma mise en action venait de parvenir à mon cerveau…
L’Agent Mahone me prit par le bras et m’entraîna à sa suite, vers l’extérieur de la piste où nous attendait déjà un hélicoptère. L’imitant, je me penchais un peu plus, afin de braver la tempête déclenchée par les hélices de l’appareil et grimpais sur la banquette arrière, alors que l’Agent Mahone se pressait à côté du pilote. Il me tendit un casque et nous pûmes communiquer, sans craindre les bruits de l’hélicoptère.
Dans la précipitation je ne m’étais pas rendu compte que nous venions de partir seuls, l’Agent Mahone et moi-même. Il est vrai que Apolskis ne semblait pas être ce que l’on nomme communément un dangereux criminel, mais il m’aurait paru judicieux de faire appel à une équipe de renfort, au cas-ou. Les méthodes de Chicago différaient certainement de celles de San Francisco, et je me sentais confiante dans les mains de l’homme assis devant moi, c’est pourquoi, je ne soulevais même pas la question. Il devait avoir ses raisons.
Dernière édition par Tallulha le Lun 13 Oct - 0:06, édité 1 fois | |
| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Dim 12 Oct - 23:47 | |
| - Spoiler:
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Le survol de l’Etat du Missouri et notre entrée au Kansas nous prie deux bonnes heures. Je commençais à trépigner d’impatience. Recroquevillée à l’arrière de l’appareil, j’avais des fourmis dans les jambes. J’espérais l’imminence de la fin de notre voyage.
Durant le trajet nous avions beaucoup parlé avec l’Agent Mahone et il s’était montré affable envers moi n’hésitant pas à me poser de multiples questions concernant mon poste précédent, ou sur mes sensations concernant notre affaire en cours. Mais je n’aurais oser, pour rien au monde, lui avouer que mon estomac criait famine et que l’altitude ne m’avait jamais réussi…Je semblais lui avoir fait très bonne impression, je ne voulais pas tout gâcher. J’étais donc redevenue silencieuse depuis un bon ¼ d’heure.
Soudain l’hélicoptère sembla amorcer sa descente.
« Nous voici à destination ! » me cria l’Agent Mahone par l’intermédiaire du casque.
Je pouvais voir à présent, les toits des maisons se rapprocher, les routes, les voitures et même les gens. Nous allions enfin regagner la terre ferme ! L’hélicoptère nous déposa sur une piste prévu à cet effet, à l’arrière du petit aéroport municipal de Horton. L’Agent Mahone semblait avoir tout prévu, et une voiture noire nous attendait sur le parking.
« Nous logerons dans un motel au bord de la nationale, je ne souhaite pas attirer l’attention sur nous, ni donner signe de notre présence aux autorités locales, pour le moment…Apolskis pourrait en être averti et cela compromettrait nos chances de le capturer. » m’annonça t-il.
Ainsi nous nous étions lancés dans une mission, sans soutien, sous couverture, et qui s’avérerait peut-être périlleuse en bout de course. Je comprenais ce qui avait valu sa réputation à l’Agent Mahone au sein de nos services, et l’un de ses surnoms, qui le cataloguait de « tête brûlée ». C’était un cavalier solitaire et il ne paraissait faire confiance à personne. Encore une fois, je fus flattée de pouvoir l’accompagner dans sa quête et de partager ses compétences sans faille, jusqu’à ce jour.
Nous prîmes nos quartiers pour la nuit dans un Motel à la sortie de la commune d’Everest, sur la route nationale 73. Un établissement fréquenté par les routiers et les gens de passage, le lieu idéal pour ne pas nous faire remarquer. L’Agent Mahone avait réservé deux chambres côte à côte au 1er étage du motel. Comme nous voulions passer incognito, il n’aurait pas été de bon aloi d’aller dîner en ville, c’est pourquoi, optant pour les distributeurs de l’hôtel et leur infâme nourriture sous cellophane, nous nous séparâmes avec l’Agent Mahone.
Seule dans ma chambre, je contemplais le plafond, étendue sur le lit…Cette première journée avait été des plus instructives. Nous avions du pain sur la planche, et les moyens pour parvenir à nos fins semblaient illimités…Une chance pour nous, la justice avait cela de bon qu’elle pouvait affranchir le temps et les distances.
Nous avions pour plan de tenter d’intercepter David Apolskis avant qu’il ne quitte cet état. Il avait été aperçu, pour la dernière fois sur le bord de la route nationale 159 en direction de Horton. La proximité de la voie ferrée Union Pacific pouvait laisser penser qu’il tenterait de prendre le train pour rejoindre une autre destination. Mais où souhait-il se rendre ? Il n’avait plus de famille et aucun ami recensé dans ses dossiers judiciaires. Sans information complémentaire de la part du bureau ou d’une source, il serait sans doute difficile de lui mettre la main dessus. Je fus tentée d’appeler l’agence de Chicago pour demander des précisions à un autre agent sur l’affaire, mais je revenais constamment sur le même problème, nous étions seuls et l’Agent Mahone, semblait l’unique détenteur de la clé du déroulement de cette mission. Et puis, de toutes les façons, qui aurais-je bien pût appeler à l’agence, je venais juste d’arriver et je ne connaissais pas encore mes nouveaux collègues…Une vraie ironie du sort ! Ma journée avait été assez longue, je méritais un peu de repos, et c’est sur cette dernière réflexion que je m’assoupissais enfin…
♦♦♦♦♦♦
Je me réveillais en sursaut, tiré de mon sommeil par des coups frappés à ma porte de manière insistante. Je me frottais les yeux et tentais de faire le point sur le lieu étrange où je me trouvais et qui ne me paraissait pas familier…Bien-sûr, un motel au Kansas, la mission, Apolskis, les évadés de Fox River !!!! Tout en regardant ma montre, il était déjà 3h22 - je dormais depuis 5h – j’enfilais ma chemise et entrouvris la porte de ma chambre.
L’Agent Mahone se tenait devant moi, habillé et prêt à partir :
« Agent Lawrence, habillez-vous, nous partons immédiatement intercepter Apolskis, qui se trouve tout près d’ici…Une source vient de me le confirmer à l’instant ! » me dit-il
Je ne trouvais rien de plus intelligible à lui répondre à cette heure avancée de la nuit, que :
« Donnez-moi 5 min, je vous rejoins dans la voiture !! »
J’enfilais à la hâte mon tailleur et n’omettais pas de prendre ma plaque et mon arme. Quelques instants plus tard j’étais assise à la droite de l’Agent Mahone dans notre voiture de fonction. Le silence qui régnait trahissait la tension de l’instant…L’Agent Mahone semblait tout à sa conduite, mais je pus de nouveau constater l’un de ses tics nerveux. Il tapotait en rythme le volant avec le majeur et l’index, ce qui me fit deviner qu’il était terriblement excité par la tournure que prenait les évènements…Et je le soupçonnais d’être resté debout et à l’affût de la moindre information jusqu’à cette heure. J’avais beau avoir réussi, pour ma part, à m’endormir sans trop de difficulté, j’étais maintenant parfaitement réveillée et j’attendais de passer à l’action dans les plus brefs délais…
« Comment avez-vous su où se trouvait Apolskis ?» finis-je par demander.
J’avais un indicateur qui devait le suivre jusqu’à notre arrivée au Kansas, mais en fin de journée, hier, il l’a perdu. Ses relations dans la Région, lui ont permis de le débusquer dans un motel près de la ville de Willis!!! l’Agent Mahone semblait exulter alors qu’il me faisait part de ces informations.
C’était donc ça, nous allions l’appréhender en plein milieu de la nuit, alors même qu’il était en position de faiblesse. Décidément l’Agent Mahone était plein de ressources.
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J’apercevais maintenant le motel où semblait être descendu David « Tweener » Apolskis, un parking se trouvait sur la gauche en entrant, et les chambres étaient disposées en rez-de-chaussée dans un bâtiment bungalow. L’Agent Mahone savait parfaitement où il devait se rendre et je le suivis sans mot…
Soudain il s’immobilisa à proximité de la porte n°12, et fit jaillir son arme de service de sa poche intérieure. D’un geste il me délégua la direction des opérations et je fus la première à me présenter à la porte, tandis que l’Agent Mahone prenait le bâtiment à revers…
Nos règles de base veulent qu’un agent s’annonce et émette une somation à l’attention du suspect, mais cette règle ne tient pas, alors même que le suspect a été reconnu coupable de ses actes…Ainsi, je n’avais pas à respecter les utilités d’usage pour capturer Apolskis…Mon arme bien en main, je tentais de forcer la porte de la chambre. Elle était bloquée et ne semblait pas vouloir céder…J’y mis un coup de pied franc, et lorsqu’elle céda enfin, je pus voir qu’Apolskis y avait adossé une chaise afin de renforcer sa sécurité…Le lit était vide et les draps éparses, l’ombre d’Apolskis venait de filer droit dans la salle de bain, qui jouxtait la chambre. Repoussant la chaise, je prenais possession de la pièce à sa suite et tentais de l’intercepter avant qu’il ne puisse fuir.
Malheureusement, il était déjà trop tard, il s’était faufilé par la petite lucarne du cabinet de toilette, et courait au dehors, poursuivit par Mahone. Mon collègue semblait avoir été pris de cours au moment où Apolskis avait débouché à l’extérieur. Je supposais qu’il avait sauté les jambes en avant et bousculé l’Agent Mahone dans la précipitation…
Dans un mouvement de souplesse, je prenais aussi le chemin emprunté par Apolskis, une minute avant, et passais par la lucarne pour rejoindre à mon tour le parking.
Les bruits d’éclats de verres et la poursuite extérieure avaient réveillé les clients du Motel et quelques personnes étaient sorties pour venir voir…Instinctivement je rangeai mon arme dans son étui accroché à ma ceinture, et brandissait ma plaque pour rassurer les gens :
« FBI, je suis l’Agent Lawrence, nous sommes à la poursuite d’un suspect, veuillez regagnez vos chambres, par mesure de sécurité… »
Un homme vint à moi et me tendit son téléphone portable, en me signalant qu’il venait de prévenir la Police de Willis. Deux agents en fonction proche du lieu où nous nous trouvions, m’avisèrent qu’ils arrivaient immédiatement pour nous prêter main forte. L’Agent Mahone et Apolskis avaient maintenant disparus de ma vue depuis presque 5 min, ils avaient tourné à la sortie du parking, et s’étaient engagés dans la zone commerciale à proximité. Alors que je m’y dirigeais pour tenter de les retrouver, la voiture de Police s’engagea dans le parking.
Ils avaient fait vite.
La voiture se stoppa à ma hauteur, je m’identifiais aux deux agents, leur signalant ma plaque, et montais à l’arrière en leur indiquant la direction empruntée par mon collègue. La voiture fit demi-tour et se dirigea vers le centre commercial. Je remarquais que les portes principales avaient été brisées…La voiture de police venait de se garer et mes deux nouveaux partenaires descendirent à la hâte pour me suivre à l’intérieur…Alors que je pénétrais par l’ouverture béante, j’entendis deux coups de feu…Je me précipitais vers les escaliers roulants, le bruit venait de l’étage supérieur.
Le temps venait de s’arrêter et tous les scénarios traversaient ma tête à une vitesse fulgurante…
L’Agent Mahone surgit à ma droite, déboulant d’un couloir, le costume ensanglanté, se tenant l’épaule gauche…Touché!!!! Il s’affaissa sur le sol…
« Agents, nous avons un collègue à terre, appelez une ambulance !!!! » hurlais-je en me précipitant vers lui…
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Dim 12 Oct - 23:58 | |
| Chapitre 3 : Des questions en suspends…- Spoiler:
Alors que l’Agent Mahone reprenait conscience petit à petit, les deux agents de Willis étaient arrivés à nos côtés et avaient déjà avertis une ambulance qui ne tarderait pas à nous rejoindre… En à peine 5 minutes, tout avait basculé, et je n’avais pas su couvrir mon collègue et assurer le bon déroulement de la mission…Je culpabilisais de la bavure.
L’Agent Mahone se releva lentement tout en maintenant son épaule et s’appuya sur le bras que je lui tendais :
« Ce petit salopard voulait ma peau et alors que nous étions au bout d’un couloir sans-issue, il a sorti un pistolet de l’une de ses chaussettes pour me tirer dessus. Je n’ai pu que riposter en état de légitime défense…dit-il amèrement. J’aurai dût être à vos côtés pour éviter que tout cela ne se produise, mais je me suis laissée distancer. Je suis désolée Agent Mahone. » lui avouais-je confuse.
L’un des deux agents de police se proposa pour accompagner l’Agent Mahone à l’extérieur, afin qu’il se fasse soigner. On entendait déjà la sirène de l’ambulance résonner près du Motel.
Alors que l’Agent Mahone venait de prendre les escalators pour redescendre jusqu’à la sortie, je restais un instant à l’étage et me décidais enfin à me rendre au fond de ce fameux couloir.
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Le corps de David Apolskis était adossé à une barrière de sécurité en fer. Son joli minois venait de rendre l’âme à tout juste 18 ans…Je regardais ses yeux bleus ouverts sur ce monde qui venait de prendre tristement fin…Comment avait-il pût en arriver là ?? Pourquoi ne s’était-il pas laissé capturer, afin de préserver sa vie ???
Il tenait un petit pistolet à 3 coups dans la main droite. Il n’avait sans doute pas su s’en servir face à l’Agent Mahone. Le blessant à l’épaule, il n’avait aucune chance face à un fédéral de cette envergure : son crâne avait été traversé de part en part, par la balle de l’Agent Mahone. L’impact de la balle avait laissé un trou dans la vitrine derrière lui, et une partie de sa matière grise était collée à la barrière de fer qui le soutenait. Le « lieu du crime » était une marre de sang et donnait un aperçu de la violence de la scène qui venait de s’y produire…
Je déplorais sincèrement cette issue, et malgré l’impressionnant spectacle macabre, mes sens d’agent fédéral étaient restés en éveil : je me souvenais avoir lu dans le dossier d’Apolskis qu’il était gaucher. Pourquoi avait-il utilisé son arme de la main droite ? La précipitation peut-être…et puis ce genre d’arme à feu est relativement légère et donc facilement maniable des deux mains… Cependant ce détail me trottait dans la tête. De plus, Apolskis avait été emprisonné pour de maigres larcins et n’avait jamais été suspecté d’attaque ou de vol à main armée…Sa situation actuelle méritait-elle vraiment l’acquisition récente d’une arme à feu ???
Le second agent de la Police de Willis vint me rejoindre, il venait d’être chargé des relevés balistiques :
« Nous sommes dans un petit Comté et nous avons peu de ressources, c’est pourquoi chaque agent est assez polyvalent… ! » m’expliqua t-il.
Le coroner venait aussi d’arriver et s’apprêtait à emporter le corps d’Apolskis. Ma tâche était terminée pour le moment, je n’avais plus rien à faire ici… J’étais plus secouée que je n’aurais dût l’être…A San Francisco, j’avais eu à faire à de nombreux criminels et j’avais participé à de nombreuses missions qui s’étaient soldées par la mort d’un ou plusieurs suspects armés. Mais cette fois, le « criminel en question » était jeune, et n’aurait pas dût mourir, me répétait mon instinct…
Je regagnais doucement la porte principale et me stoppais net…L’Agent Mahone était entouré d’une horde de journalistes qui avait eu vent de l’information, et venait se repaître du scandale en cours…
Je l’entendis finir son commentaire :
« …de cette capture. Je regrette que ce jeune homme soit mort, mais j’étais en état de légitime défense, et il a provoqué sa chute, de son plein gré ! Agent Mahone, où en êtes- vous concrètement dans cette chasse à l’homme ?? Le suspect a t-il parlé, laissé un indice ?? Savez-vous où se trouvent Lincoln Burrows et Michael Scofield ??? »
Les questions des journalistes fusaient de toutes parts et les flashs des appareils photos ne cessaient de crépiter.
D’un geste de la main à leur égard, l’Agent Mahone annonça la fin de cette conférence de presse improvisée, et prit congé pour rejoindre les infirmiers, sans plus de commentaire.
Cachée à l’intérieur du centre commercial, j’étais restée à distance des photographes, car je ne souhaitais pas être en première page des Tabloïds de demain. Par ailleurs, je voulais conserver mon statut incognito en perspective de l’évolution de cette mission…
Je patientais donc jusqu’à ce que le dernier journaliste s’en fut. Enfin je pus rejoindre l’Agent Mahone. Il était assis à l’arrière de l’ambulance sur la civière de service, torse nu, l’épaule en piteuse état. Un infirmier s’occupait de sa blessure :
« Agent Mahone, vous avez eu beaucoup de chance, seule la chair de votre épaule a été touchée. Ni les muscles, ni même les tendons n’ont été endommagés…Dans quelques jours il n’y paraîtra plus. Votre fuyard était un bien piètre tireur !! » lui dit-il.
J’observais la moindre réaction sur le visage de l’Agent Mahone, face au commentaire de l’ambulancier…Il n’en fut rien. Calmement il remit sa chemise et garda sa veste à la main, alors que l’infirmier lui immobilisait l’épaule avec une attelle. Notre petite escapade au Kansas venait de prendre fin et la mission était pour moi loin d’être une réussite…
♦♦♦♦♦♦
Notre retour sur Chicago se fit par avion privé, et la fin de cette journée fut consacrée à la rédaction des rapports internes à rédiger, relatant la mission « Apolskis » et sa fin tragique.
Durant notre absence, on m’avait attribué un bureau, et je ne parvenais pas à le quitter à cette heure avancée de la soirée…Le reste des agents et du personnel du Bureau de Chicago avait déjà déserté les lieux depuis une heure environ…Etirée dans mon fauteuil, je faisais le point sur l’évolution de l’affaire. Je me demandais par quel miracle nous pourrions mettre bientôt la main sur le reste des évadés.
Sans indice de la part d’Apolskis -Benjamin Franklin et Charles Patoshik, n’avaient pas pût faire avancer nos investigations- je réfléchissais aux certitudes qui étaient en notre possession .
Les évadés s’étaient séparés les uns des autres (mais en restaient-ils en groupe, comme Lincoln Burrows et son frère ?).
Les prisonniers ayant une famille étaient déjà rentré en contact avec elle ou l’avait tenté :
Benjamin Mills Franklin avait été appréhendé grâce à cette faiblesse et à l’aide de son ex-femme ; Lincoln Burrows avait tenté de contacter son fils, mais sans succès (LJ Burrows était surveillé de très prêt par plusieurs de nos agents, et il avait été mis en détention provisoire) ; L’ex-petite amie de Fernando Sucre s’apprêtait à convoler avec un autre homme, mais elle restait sous surveillance et nous n’avions aucune trace du Portoricain. Il semblait difficile de faire un lien entre chacune des histoires personnelles de ses ex-détenus. Pas même Téodore Bagwell ou John Abruzzi n’avait fait un faux pas, qui puisse le confondre ou du moins le localiser.
Je souhaitais partager mes réflexions avec l’Agent Mahone, et je me dis qu’il ne devait pas être encore partie.
Comme je l’avais fait la première fois, je longeais le grand couloir qui menait à son bureau. La porte entre-ouverte laissait filtrer un peu de lumière et me confirma sa présence.
Alors que je me rapprochais, j’entendis la voix de l’Agent Mahone. Il était en conversation avec quelqu’un. J’allais faire demi-tour et me décider finalement à rentrer chez moi, quand je perçu une partie de ses propos. Il était au téléphone et semblait perdre son calme à mesure que la conversation avançait :
« …Ne me prenez pas pour votre pion, jusqu’à présent cette mission s’est déroulée comme vous l’entendiez…Mais vous me poussez à prendre des risques inconsidérés et à moins d’une vraie preuve de votre bonne foi, je ne vous rendrez plus de comptes dorénavant… !!!!
- …
- Evidement, je prend sur moi !!!!!
-…
- Oui, bien sûr…
L’énervement de l’Agent Mahone laissait place petit à petit à une sorte de résignation, et sa voix avait diminuée :
« C’est ça n’est-ce pas, Apolskis n’était qu’une étape…Ce gosse m’a supplié…
- …
- Non, il parlait de l’Utah…mais avait perdu tout contact depuis des jours..
- …
- Oui, bien sûr…Je vais m’y rendre…Juste dites-moi qu’il va bien ???
- …
- Allô, allô… !!!!!!!! Bande de connards !!!!!
J’entendis le combiné du téléphone claquer sur le bureau de l’Agent Mahone, il venait de le jeter avec violence… Je ne pouvais pas rester planter dans ce couloir sans rien faire, je rebroussais chemin le plus rapidement possible et m’enfermais à double tour dans mon bureau…Je ne pouvais croire ce que je venais d’entendre… Décidément, la curiosité était vraiment un vilain défaut !!!!
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:00 | |
| Chapitre 4 : Crise de conscience
- Spoiler:
Je restais là, assise à mon nouveau bureau, prostrée dans le noir, durant de longues minutes…Cette journée avait été particulièrement éprouvante et pleine de rebondissements, mais la conversation que je venais de surprendre à mon insu, dépassait largement tous les évènements antérieurs.
Je retournais les mots dans ma tête, me forçant à y trouver un sens cohérent, une certaine logique qui m’aurait échappée sur le moment…Non, vraiment, je ne voyais qu’une seule conclusion : Mahone avait bien mis fin aux jours de David Apolskis, mais de façon délibérée…
La question était, pour quoi ? Pour le compte de qui ???
Qui était donc ce ou ces mystérieux interlocuteurs avec qui s’était entretenue mon chef ???
Dans quelle galère s’était-il embarqué… ???
Je venais de prendre part, bien malgré moi, à une machination que je ne comprenais pas…Je devais décider et au plus vite, si je jouerai un rôle dans toute cette mascarade, ou si je pourrais en toute conscience, poursuivre mon but premier ( c’est à dire faire mon travail au mieux, arrêter et renvoyer en prison les évadés de Fox River), sans ciller…
Malheureusement, il s’avère que je me suis toujours distinguée auprès de mes pairs pour mon travail méticuleux et mon esprit d’analyse, mais aussi et surtout, pour ma capacité à me mettre dans des situations inextricables!!!
Une fois de plus je venais de mettre le doigt dans l’engrenage et je ne pouvais décemment pas laisser mes doutes de côté, sans au moins tenter d’y trouver une réponse cohérente…
Je prenais donc le parti d’essayer d’en savoir plus, tout en maintenant ma position auprès de l’agent Mahone, et de ne le confronter que lorsque j’aurais les preuves nécessaires démontrant son implication dans cette histoire qui m’apparaissait la plus louche possible…
Cette décision me semblait être la plus judicieuse dans l’immédiat.
J’étais toujours enfermée dans mon bureau, depuis plus d’une heure maintenant, et je n’étais pas certaine que l’agent Mahone ait quitté l’agence… Je tournais délicatement la clé dans la serrure, et entrouvrais ma porte sans bruit. Le couloir semblait désert. Je m’y aventurais avec la plus grande prudence et longeais les corridors pour parvenir jusqu’au bureau de l’agent Mahone. Cette fois, sa porte était fermée et aucun son ne filtrait. Je collais mon oreille à la porte et attendis tout en retenant ma respiration…La situation était pittoresque, je me faisais l’effet d’un espion de Série B, dans l’exercice de ses fonctions !!! Visiblement il n’était plus là et je n’avais donc plus rien à entendre. Des choses qui d’ailleurs ne m’auraient été en rien destinées…
Cependant, et comme ce petit manège commençait à me gagner, je me dis qu’à défaut d’une conversation à surprendre, le bureau de l’agent Mahone conservait peut-être des éléments qui m’auraient permis d’avancer dans ma petite investigation…Jamais je n’avais fait intrusion dans les affaires personnelles d’un collègue, encore moins dans celles de mon supérieur hiérarchique !! Mais dans la vie, il y a une première à tout !!!
Je tournais la poignée et tentais de pénétrais dans le bureau…Comme je le pressentais, la porte était fermé à clé, et bien-entendu, je n’avais pas cette clé ! Prête à tout pour glaner la moindre information susceptible de me faire avancer dans cette enquête, je décidais de ne pas renoncer et sortais mon « as »…de ma chevelure !!!!! Quitte à être une Mata Hari de seconde zone, je le ferais avec classe, et…une épingle à cheveux !!! Décidément je perdais en crédibilité !!!! Heureusement, la nuit était bien avancée, et personne ne pouvait me surprendre dans ma petite entreprise… !!
J’entamais donc de forcer la serrure à l’aide de mon épingle et priais pour que ce truc de télévision fonctionne aussi dans la réalité…
Il faut croire que les scénaristes ont parfois des idées brillantes car après trois tentatives, la serrure ne me résista pas et je pus pénétrer dans le bureau de l’agent Mahone.
Je décidais de conserver la lumière éteinte. La réverbération des lumières de la ville dans la baie vitrée de son bureau me suffisait amplement pour éclairer ma quête. Je ne savais par où commencer, tant le désordre qui régnait dans la pièce était important. Je m’attelais donc à être la plus méticuleuse et la plus organisée possible. Je débutais par une inspection poussée des documents punaisés aux murs : des portraits des évadés, des cartes, des photos du tatouage de Scofield, des avis de recherche…
Dans sa conversation, l’agent Mahone avait cité l’Utah, comme la destination probable des prisonniers. Les cartes ne m’étaient d’aucun secours, il ne semblait pas s’être encore penché sur ce détail… Cependant, la photo de Charles Westmorland, l’un des détenus qui avait tenté de s’évader de Fox River, mais qui avait trouvé la mort avant d’y parvenir, était aussi placardé sur l’un des murs du bureau. Je pus y lire une annotation : « D.B. Cooper ? Utah ? » Qui était ce D.B.Cooper et pourquoi ce Westmorland aurait un rapport avec l’Utah…et indirectement avec les affaires d’Alexander Mahone ?? Je chercherai plus tard dans cette voie…
J’inspectais l’amoncellement de papiers sur la tablette du bureau, il y avait des notes de service, des résumés d’enquêtes, des adresses, des codes, des chiffres…Rien qui ne puisse réellement me faire avancer dans ma recherche…
Soudain, quelque chose attira mon regard !
Dans le fond de la pièce, le fax clignotait. Je m’approchais et vis qu’un document venait d’être envoyé. L’agent Mahone n’en avait sans doute pas encore pris connaissance.
Je pris la liasse de feuilles par le coin, de façon à ne toucher le document qu’un minimum, et orientais le dessus vers la source de lumière extérieure, afin de le lire. Le document, estampillé de l’adresse du Commissariat de Police de la ville de Willis au Kansas, semblait rendre compte en page une, des évènements de la journée. Je tournais délicatement la première page et découvris avec stupéfaction que le reste du document était consacré aux rapports balistiques de l’affaire Apolskis. Comment des agents communaux sans expérience réelle des relevés balistiques pouvaient-ils rendre un rapport officiel, alors même qu’un professionnel nécessite toujours au plus, une semaine ? Forçant ma vue à s’habituer à la semi-obscurité de la pièce je cherchais le détail qui me permettrait de corroborer mes doutes concernant la mort du jeune homme…
La faille tomba en page 7 : « …taux carencé de poudre sur la main droite du sus-nommé David Apolskis, répartit entre le pouce et le métacarpe… »
Alors que je poussais ma lecture plus avant, la poignée de la porte grinça…Quelqu’un pénétrait dans la pièce !
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:02 | |
| - Spoiler:
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Dans la panique je lâchais les relevés balistiques sur le sol et me précipitais sous la tablette du bureau de l’agent Mahone, ramenant à moi son grand fauteuil pour me camoufler… La poignée tourna, quelqu’un venait de rentrer dans la pièce. Cependant, la lumière resta éteinte. Y avait-il un service d’entretien à cet étage et à cette heure ? Je calmais ma respiration qui s’était emballée et tentais de me recroqueviller plus encore, entre les pieds du bureau…
La personne se déplaçait méthodiquement et je pus distinguer un faisceau de lumière furtive qui filtrait sous le bureau. Elle se servait sans le moindre doute, d’une lampe de poche. Il y avait fort à parier que l’individu qui venait d’entrer par effraction dans cette pièce n’était pas l’agent Mahone…Je vis deux chaussures noires fouler la moquette, c’était un homme.
Il venait d’ouvrir les portes du placard et semblait s’affairer dans les classeurs et les documents de l’agent Mahone. N’ayant aucune idée de la façon dont je me sortirai de cette situation totalement irréaliste, et pourquoi une autre personne que moi, semblait vouloir obtenir de plus amples informations sur les affaires professionnelles de l’agent Mahone, j’optais pour un ultime recours. Je sortis mon arme et m’extrayais de sous le bureau, braquant au hasard le fond de la pièce. Malheureusement l’inconnu avait été bien plus rapide que moi et nous nous fîmes face nous braquant l’un, l’autre…
Les lumières de la ville nous baignaient d’un halo et je pus observer le visage de mon assaillant sur lequel se peignait la surprise. Il ne s’était pas attendu à trouver quelqu’un dans ce bureau, et encore moins une femme !
Aussitôt je le vis esquisser un sourire et mettre sa main à sa poche :
« Gardez votre main en vue ou je n’hésiterai pas à faire usage de mon arme, quoi que cela m’en coûte ! le sommais-je Je pense que vous commettriez une grave erreur, je voulais juste sortir ma carte et pour vous prouver ma bonne foi, je lâche mon arme. » me dit-il avec une certaine ironie.
Il joint immédiatement le geste à la parole, laissant tomber son arme sur le sol et lentement je le laissais prendre un étui carré dans sa poche intérieure, qu’il me tendit :
« Je suis l’agent O’Brady des Affaires Internes, je suis actuellement sur une enquête de terrain…Et vous êtes ? » ajouta t-il.
Tout en le maintenant en joue, j’ouvrais le petit étui de ma main libre et lus les informations qu’il venait de me confirmer. Sa photo était bien présente et à première vue, la carte de service semblait officielle. C’est pourquoi, je baissais mon arme, sans toutefois la ranger :
« Si vous êtes en cours d’investigation, pourquoi gardez-vous la lumière éteinte et que faites-vous dans le bureau de l’agent Mahone au milieu de la nuit, avec une lampe de poche ? m’écriais-je Je vous retourne la question ! » me répondit-il dans un grand sourire.
Le grotesque de la situation m’apparut criant et je fulminais d’avoir été découverte dans une si mauvaise posture. Usant de ma plus grande mauvaise foi, je le défiais du regard :
« Je suis la partenaire de l’agent Mahone, et je venais chercher un dossier sur lequel nous travaillons conjointement, lui assénais-je. Et il est sans doute dans vos habitudes de compiler des dossiers cachée sous le bureau de votre chef, Agent Lawrence !! me lança t-il narquois.
Il me connaissait. C’était un comble ! La surprise de cette révélation me laissa sans mot et je ne trouvais pas à redire pour me donner une contenance digne de la situation. L’agent O’Brady qui me faisait toujours face, me contourna et vint s’asseoir non-chaland dans le fauteuil de l’agent Mahone. Je le fixais toujours, un peu désemparée, et restais debout à côté du bureau.
Rompant le silence et l’impression de gêne qui s’étaient installés, il me fit part de son actuelle mission :
« J’enquête sur les agissements quelques peu étranges de l’agent Mahone, pour le compte des Affaires Internes de l’Agence, et j’espérais trouver quelques pistes supplémentaires dans son bureau, qui me permettraient de le compromettre un peu plus. Je ne suis pas habilité à vous transmettre les suspicions qui portent sur votre collègue, mais je suppose que vous avez les vôtres, au regard de notre rencontre nocturne ! Cependant, et dans un avenir plus que proche, je ferais sans doute appel à vos services afin de confronter l’agent Mahone et régler cette affaire comme il se doit. En attendant, je pense que nous en avons assez fait pour ce soir, et qu’il est temps de nous séparer et d’aller nous reposer. » Acheva t-il.
Dans la pénombre, je crus le voir me faire un clin d’œil, mais sans doute cet événement me donnait des hallucinations. Il se leva enfin du fauteuil et alors qu’il regagnait la porte du bureau, il fit volte-face et de nouveau fouilla dans une poche de sa veste. Il en sortit un petit carton, qu’il me tendit :
« Je vous laisse ma carte de visite, dans le cas où vous souhaiteriez me contacter personnellement ! »
Et il quitta la pièce.
Mais quel toupet !!! Il ne croyait tout de même pas que j’allais vendre mon collègue, sous prétexte que les Affaires Internes étaient suspicieuses à son égard, et que lui, petit gratte-papier et sous-fifre, venait de faire sa petite révolution en m’identifiant !!! Je n’étais pas une traître et encore moi quelqu’un que l’on pouvait manipuler…Je trouverais mes preuves, seule, et le moment venue, je déciderais de l’attitude à adopter !
Alors que je quittais enfin le bureau de l’agent Mahone, je vis que les relevés balistiques que j’avais abandonnés sur le sol dans la précipitation, n’y étaient plus.
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:05 | |
| Chapitre 5 : Les secrets de Westmorland
- Spoiler:
Le jour suivant j’arrivais aux premières heures de la matinée. Mes nouveaux collègues n’étaient pas encore arrivés, et le 22ème étage était désert. J’aimais particulièrement travailler dès l’aube et avancer dans mes dossiers en cours. Le silence qui régnait alors au sein de l’agence me rendait maître du lieu. C’est pourquoi, je profitais de ces quelques heures bénites qui me séparaient du fourmillement incessant des agents oeuvrant pour la bonne marche du monde.
De retour à mon bureau, je commençais à reprendre toutes les informations que j’avais put acquérir depuis 48h. La disparition du document faxé par la Police de Willis, ne me permettait plus de m’appuyer sur une preuve tangible concernant mes doutes à propos de la mort d’Apolskis. Il me fallait donc, trouver une nouvelle pièce à conviction. Je repensais alors, à l’inscription laissée par Mahone, sous le portrait de Charles Westmorland.
J’avais un résumé de sa condamnation qui spécifiait son incarcération à perpétuité pour un homicide sans préméditation. Il avait trouvé la mort en tentant de prendre part à l’évasion des autres prisonniers. Je ne trouvais pas d’autres détails qui auraient pût me mettre la puce à l’oreille. Cependant, une information anodine s’était glissée dans le rapport de charges à l’égard de Westmorland : il avait été inculpé et reconnu coupable de cet homicide, dans l’Etat de l’Utah !
Prenant mon téléphone à la hâte, je composais le numéro de l’Agence de San Francisco. A l’énoncé de mon nom, la secrétaire s’empressa de me passer le poste que je souhaitais joindre. Mon interlocuteur semblait faire des heures supplémentaires, et tard le soir, car il me répondit presque instantanément :
« Agent Fisher, j’écoute !
- Sean, c’est Amy Lawrence, comment vas-tu ? L’interrogeais-je
- Amy, je suis content de te parler !! Alors ils ne t’ont pas encore bouffé toute crue à Chicago !! Me demanda t-il d’un air moqueur.
- Non et ils seraient bien mal avisés de le faire si l’envie leur en prenait !!!! Sean je t’appelle pour te demander des renseignements dans le cadre de mon enquête.
- Je t’écoute !
- Je sais que tu as passé un certain temps à l’Agence de Salt Lake City, dans ta prime jeunesse, et je voudrais que tu me fournisses des informations sur un détenu du nom de Charles Westmorland, qui a été arrêté en Utah dans les années 60 !
- Je connais bien évidemment le cas Westmorland, et je dois pouvoir te faxer rapidement son dossier judiciaire, mais j’aimerai que tu me dises avant, pourquoi cet homme t’intéresse ?
- Je cherche à faire des rapprochements dans le cadre de mon enquête sur les évadés de Fox River. Charles Westmorland a tenté de s’évader avec les autres, avant de trouver la mort!
- En fait, ce n’est pas l’histoire de Westmorland qui est intéressante, ce type avait juste volé une voiture, avec laquelle il a percuté une femme, lors de sa fuite…Ce qui est passionnant se sont les légendes qui se sont développées autours de lui, mais qui n’ont jamais étaient prouvées !
- Ah bon !!!
– Des journalistes de l’époque, et même certain collègues, ont certifié que Westmorland était D.B. Cooper, le malfrat le plus réputé du moment !! Il s’avère que Cooper avait braqué une banque et avait raflée la modique somme de 2 millions de dollars !!! Disparu dans la nature, ainsi que son trésor, il était facile à l’époque de faire le moindre amalgame avec tout nouveau prévenu de la région, tant l’envie de mettre la main sur Cooper était forte !! Mais je te faxe le dossier de Westmorland dans la matinée si tu le souhaites. » conclue t-il.
Je le remerciai chaleureusement pour ses précieuses informations et raccrochais le combiné.
Voilà une information à laquelle je ne m’attendais pas ! Se pouvait-il que Westmorland et Cooper aient été une seule et même personne ? Sean Fisher m’avait promis de me faxer le dossier dans la matinée, car il devait effectuer quelques recherches supplémentaires. Il en aurait pour quelques heures, c’était certain.
Je me décidais donc à sortir pour prendre un copieux petit déjeuner, plutôt que rester dans mon bureau à l’attendre.
Depuis que j’avais débuté cette enquête aux côtés de l’Agent Mahone, j’avais quelque peu délaissé ma vie personnelle. Et ce matin je n’avais pas envie de me retrouver seule devant mes pancakes. J’appelais ma sœur pour la convier à ce rendez-vous improvisé. Je ne l’avais pas vu depuis presque un mois et je me languissais d’écouter ses anecdotes de fac, ses multiples histoires de cœur et les derniers potins sur la famille. Elle répondit d’une voix un peu ensommeillée, mais accepta avec plaisir. Nous devions nous retrouver à deux pas des quais de l’Hudson dans notre café préféré « The Daily’s coffee ».
Ma jeune sœur, Beth, avait 10 ans de moins que moi et étudiait la médecine à la Faculté de Chicago. Nous avions été longtemps séparées, lorsque j’avais été muté à San Francisco, et j’avais particulièrement souffert de cette distance avec mes proches, liée à des raisons professionnelles. Mais aujourd’hui nous nous retrouvions dans la même ville et cela faisait mon plus grand bonheur.
Je laissais donc sans état d’âme, et pour quelques heures, l’agence, la mission, les évadés et mes interrogations concernant l’Agent Mahone.
♦♦♦♦♦♦
Je ne réintégrais l’Agence qu’en tout début d’après-midi, et me sentie regaillardie par ce petit interlude familial. Profiter de voir ma sœur, de lui parler de tout sauf du travail et en particulier de la mission en cours, avait quelque chose de salvateur…Et je repris la direction de mon bureau dans un nouvel état d’esprit.
Lorsque je pénétrais dans la pièce, je découvris sur ma tablette de bureau un grand bouquet de fleurs. La personne qui l’avait laissé là, avait sans doute dût se méprendre sur le destinataire de ce joli cadeau…Je ne me connaissais pas d’admirateurs, et ce n’était pas encore mon anniversaire. Le bouquet était accompagné d’une petit enveloppe. Je décachetais le papier et retirais la carte, pour la lire :
« Quelques fleurs à une charmante espionne. J’ai beaucoup apprécié notre rencontre nocturne. J’aimerai dîner avec vous…Vous avez ma carte, rappelez-moi !! Ben O’Brady »
Je tombais des nues !!! Cet Agent était définitivement hors normes !!! Je lui trouvais des façons bien cavalières de vouloir m’inviter à dîner sans me connaître, et après une seule rencontre, qui plus est, dans une situation embarrassante…
Cependant, je n’osais m’avouer que son attitude désinvolte et ironique m’avait piqué au vif et avait aussi attisé ma curiosité le concernant. Je me demandais si cette invitation n’était pas surtout un moyen détourné de me faire parler sur les affaires de l’Agent Mahone et les suspicions que j’avais à son égard. Ce O’Brady avait sûrement une idée derrière la tête et je n’étais pas d’humeur à me laisser compter fleurette pour le moment !
Soudain on frappa à ma porte. C’était l’Agent Mahone. Il entra et me salua dans un sourire, tout en observant le bouquet posé à ma droite. Mais, il ne fit aucun commentaire.
Son épaule gauche était toujours soutenue par une attelle. Il pris place sur l’un des fauteuils attenant à mon bureau :
« Agent Lawrence, j’espère que vous êtes prête à repartir, car nous avons du nouveau concernant l’enquête…Notre prochaine destination sera l’Utah, mais ils nous faut déterminer un lieu précis, et je compte sur vos compétences de déduction pour faire avancer l’enquête !! » me dit-il.
Il avait donc décidé de suivre la piste que lui avait fournis le pauvre Apolskis, cependant, je ne voyais toujours pas le rapport avec ce DB Cooper. L’agent Mahone semblait lire dans mes pensées, car il me servit la réponse sur un plateau :
« Tout porte à croire que Charles Westmorland, le détenu qui a trouvé la mort à Fox River était en fait, un voleur du nom de DB Cooper, et qu’il était en possession d’une immense fortune. Je pense que les évadés se dirigent en Utah, dans la ferme intention de récupérer l’argent pour ensuite pouvoir franchir les frontières et disparaître…Cela ne doit pas arriver !! Nous devrons donc nous concentrer sur les faits et gestes de Westmorland à l’époque de son arrestation, pour trouver le lieu où celui-ci laissa son butin ! » Termina t-il.
Comme à son habitude, la perspective de la mission le galvanisait totalement et il semblait avoir retrouvé toute son énergie, malgré son bras bandé. Il me proposa de le suivre dans son bureau, car il y détenait toutes les informations nécessaires à notre recherche.
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:09 | |
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Comme toujours le voyage jusqu’en Utah avait été pris en charge par l’Agence et nous étions partis l’Agent Mahone et moi, par avion. Arrivés à l’aéroport de la capitale, nous avions pris possession d’une voiture de service, mise à notre disposition. Maintenant, nous roulions en direction des bureaux de nos confrères de Salt Lake City, pour faire le point et corroborer nos informations concernant le cas Westmorland et la grande probabilité de « coincer » les évadés de Fox River, quelque part dans l’Etat…
Alexander Mahone était resté particulièrement silencieux durant tout le voyage, se donnant pour excuse l’étude assidue d’un dossier en cours…Il semblait soucieux et je me demandais ce qui pouvais le tracasser…Peut-être avait-il des soupçons quand à mon investigation nocturne dans son bureau, mais je le pensais aussi suffisamment adroit pour me mener à avouer si cela avait été le cas…
Autre chose lui pesait. Je me risquais à en avoir le cœur net :
« Agent Mahone, vous semblez fatigué, peut-être auriez-vous du prendre quelques jours de repos. Votre blessure n’est pas encore guérie ! » Je le vis sourciller, mais il ne me répondit pas : « J’ose espérer que si quelque chose vous tracassez, vous n’hésiteriez pas à m’en parler ! »
Alors qu’il s’apprêtait à me répondre, enfin, j’interprétais la réaction de son visage comme une possibilité de réponse, mon téléphone sonna :
« Agent Lawrence j’écoute !
- Je suis content que vous daigniez m’accorder un tant soi peu d’intérêt, Agent Lawrence, je commençais à désespérer !!! Me railla une voix au bout du fil.
– Agent O’Brady ? Comment vous êtes-vous procuré mon numéro de portable ??
– J’ai bon nombre de ressources ma chère, et je me targue de les avoir utilisées, sinon j’attendrais toujours votre réponse à mon invitation !!!
– Je suis actuellement en mission et je n’ai pas trouvé le temps de vous répondre. Vous tombez mal, je suis très occupée !! (Mais quel culot !)
– Avant que vous me raccrochiez au nez comme un mal-propre, je voulais vous faire savoir que je serai aussi à Salt Lake City, à partir de demain.
– … !!!!!
– Je rejoins l’Utah, pour l’affaire qui nous intéresse…Et je me disais, que comme vous ne sembliez pas apprécier la perspective d’un bon repas en ma compagnie, celle d’un café vous scierez peut-être plus !!!! Qu’en dites-vous ??? »
Un certain nombre de pensées venaient de me traverser l’esprit au même moment, cet homme était visiblement pourvu d’une grande audace, mais pas seulement…Malgré la méfiance dont je ne pouvais me défaire vis-à-vis de lui, il m’intriguait et je souhaitais savoir quels étaient ses intentions concernant le cas Mahone…
Par ailleurs, je ne pouvais pas le laisser me poursuivre indéfiniment, et je devais mettre un terme clair à cette situation, le plus rapidement possible :
AL « Très bien, j’accepte ! BB – Voilà qui me ravie, demain après-midi, vers 17h, je vous retrouverez dans le café qui fait l’angle entre la 4th et Chelsea street ! Bonne fin de journée !! » Il venait de raccrocher précipitamment. L’Agent Mahone n’avait pas perdu une goutte de ma conversation téléphonique et se hasarda à une petite mise en garde : « Les relations personnelles entre collègues de maison, ne sont pas très bien perçues par l’Agence !! Me dit-il paternellement. AL – Rassurez-vous, ce n’est pas le cas, j’ai quelque chose de strictement professionnel à régler avec cet agent ! » Lui répondis-je. Mais je faisais un effort visible pour m’en convaincre moi-même !!! AL « Cela concerne une ancienne affaire traitée à San Francisco avec la CIA !! Ca ne devrait pas me prendre plus d’une heure pour boucler ce dossier épineux ! » Terminai-je, comme pour mieux me disculper de la sensation étrange que je commençais à ressentir…
Ce Ben O’Brady me décontenançait et je ne m’expliquais pas qu’une rencontre, aussi fortuite soit-elle, puisse avoir un tel impact dans ma vie !!! Je tentais de chasser l’image de cet homme mystérieux, nimbé d’obscurité, dont seul les yeux clairs étaient illuminés du halo des lumières de la ville…
Non, je devais rester concentrée pour le moment, reprendre mes esprits, la mission…au moins jusqu’à demain après-midi !!
A présent, l’Agent Mahone, ne semblait plus enclin à se confier à moi, et je maudissais la technologie moderne, et la possibilité d’être constamment dérangée, et surtout lorsque cela n’était pas approprié !!
J’espérais trouver une nouvelle occasion de pouvoir l’interroger sur ses préoccupations et tenter d’élucider par-là même, le mystère du coup de fil de l’Agent Mahone, que j’avais surpris…
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:10 | |
| Chapitre 6 : Revers de fortune…- Spoiler:
Tout comme les nôtres, les bureaux de l’Agence de Salt Lake City se trouvaient en plein centre-ville, situés dans un bâtiment de plusieurs étages. A peine arrivés, nous fûmes frappés, avec l’Agent Mahone, par l’effervescence qui régnait dans le lieu. L’agence ressemblait à s’y méprendre à une gigantesque fourmilière. Les agents de l’Utah se pressaient en tout sens et semblaient être mués par une force invisible…
Le responsable de toute cette agitation vint se présenter à nous, dès notre arrivée. L’Agent Thorn avait le même grade qu’Alexander Mahone, et dirigeait avec beaucoup d’efficacité, l’Agence de Salt Lake. Le FBI de l’Utah avait travaillé jours et nuit à récolter la moindre information concernant le passé de D.B Cooper et le lieu possible de dissimulation de son butin, depuis que Westmorland avait été identifié comme étant le malfrat le plus recherché de cette région… !!!
Mais l’animation actuelle n’était pas en rapport direct avec ces investigations. L’Agent Thorn venait d’être mis au courant d’une affaire de la plus haute importance et attendait notre arrivée pour prendre ses ordres auprès de l’Agent Mahone, et mettre ses troupes à notre disposition. Le détenu Théodore Bagwell venait d’être identifié dans la bourgade de Taylorsville. L’Agent Thorn nous fit savoir que ce Comté disposait d’un bureau du cadastre qui regroupait tous les documents concernant l’Etat entier. Le dénommé T-Bag venait de s’y rendre, laissant derrière lui deux employés morts, et un gravement blessé qui l’avait identifié…
La traque reprenait bien plus vite que nous ne l’aurions supposé.
L’Agent Mahone donna l’ordre de déployer tous les agents de terrain disponibles, sur la ville, en particulier sur les grands axes de sortie, le centre-ville et la périphérie. Epaulé dans sa tâche par Thorn, et par la Police locale, l’Agent Mahone avait la conviction que T-Bag ne nous échapperait pas !!
♦♦♦♦♦♦
La radio allumée, l’Agent Mahone dirigeait les opérations de notre voiture de service. J’avais docilement pris le volant et j’attendais les instructions de notre GPS pour me diriger vers le bureau du cadastre, dernier lieu où Bagwell avait été vu. Je m’efforçais de respecter les limitations de vitesse imposées au centre-ville car nous avions pris le parti de passer inaperçus le plus longtemps possible. Le suspect ne devait pas être alerté de notre arrivée en ville, et encore moins la population, sous peine d’assister à des effusions inutiles et des crises de panique…Mieux valait rester discrets.
Enfin, je pris à droite et j'aperçus le bureau du cadastre au fond d’une grande rue, bordée de riches propriétés. Je pénétrais sur le parking de l’administration et garais la voiture à l’arrière du bâtiment. L’Agent Mahone qui était toujours en contact avec l’Agent Thorn, lui fit savoir notre destination et remis la radio en veille. Il y avait peu de chance que Bagwell soit encore dans les bureaux, mais il pouvait s’être caché dans le quartier, dans l’attente de voir la situation se calmer…Je rechargeais donc mon arme, en sortant de la voiture, et la gardais à la main au cas ou…L’Agent Mahone semblait tendu, et il s’était aussi armé de sa main valide.
Nous fîmes le tour du bâtiment et je pris la décision de procéder à une visite approfondie des bureaux du cadastre, afin de vérifier ce que Bagwell était venu y chercher…
L’Agent Mahone me suivit à l’intérieur et nous nous séparâmes pour couvrir plus de terrain…J’avais passé une oreillette qui me reliais à l’Agent Mahone, de façon à maintenir avec lui le contact auditif. Je m’aventurais dans les étages, à la recherche de l’office où s’étaient déroulés les meurtres. Les deux corps devaient encore y être, car aucune personne n’avait été autorisée à pénétrer sur les lieux avant notre intervention. L’employé qui n’avait été que blessé, avait réussi à prévenir la Police locale et à sortir du bâtiment pour alerter les secours. L’homme était actuellement entendu dans nos bureaux de Salt Lake, et l’Agent Thorn nous avait confirmé que malgré le choc de ses blessures, il avait été parfaitement certain de l’identité de son agresseur !
Les bureaux avaient été désertés à la suite des premiers coups de feu, et il régnait dans l’air comme une sorte d’odeur de poudre, mêlée à celle du sang séché…Je savais par les informations délivrées par l’employé sauf, que la scène s’était produite au premier étage et que Bagwell avait été surprit, alors qu’il tentait de mettre la main sur une carte archivée depuis plus de 30 ans. Rien ne prouvait qu’il n’ait trouvé ce qu’il était venu chercher, ou même qu’il ne soit partie avec.
J’avançais avec beaucoup de prudence, mon arme pointée face à un éventuel attaquant !!!
Les premiers bureaux du couloir avaient été abandonnés à la hâte, et je trouvais le café presque fumant dans les tasses et des dossiers jonchant les tablettes. Les traces d’une activité qui avait visiblement, été interrompue brutalement. Le troisième bureau, au fond du couloir, était resté entrouvert, et je tentais d’entrer dans la pièce tout en maintenant ma vigilance à son maximum. La porte semblait bloquée par un poids. Je passais mon arme à travers l’interstice et je forçais la porte plus fort, afin de dégager se qui l’encombrait. Le corps d’une des deux victimes gisait sur le sol, les bras recroquevillés sur elle-même, la poitrine criblée de balles…Bagwell n’avait pas fait preuve d’une grande conscience !!
J’enjambais l’employé et observais la pièce d’un coup d’œil circulaire :
« Agent Mahone, je suis au premier étage, je viens de pénétrer sur la scène du crime…Rejoignez-moi, je viens de trouver quelque chose qui devrait vous intéresser. »
La main sur mon oreillette, je relayais les informations que je venais de découvrir, à mon collègue. La pièce était remplie d’un grand nombre d’étagères et au centre se trouvait une table d’architecte, sur laquelle les documents archivés pouvaient être consultés. Un relevé de cadastre y reposait, pages ouvertes. Les pages 380 et 381 avaient été arrachées. Bagwell semblait avoir trouvé ce qu’il était venu chercher. Sans doute Westmorland s’était-il livré aux autres détenus, concernant la « planque » de son butin. T-Bag était-il le premier à mettre la main sur le plan du lieu en question ?? Le document concernait la partie ouest de l’état et les pages qui avaient disparues référençaient un lotissement construit dans la ville de Tooele. Cependant, le terrain recouvert par les récentes constructions, occupait environ 300 ha et il était difficile de déduire la localisation du butin à partir des documents restants. Mais nous savions où chercher plus précisément, à partir de maintenant.
Soudain mon oreillette crépita et je perçus comme des coups de feu à l’étage inférieur. Je me précipitais hors de la pièce, longeais le couloir en rebroussant chemin, et m’apprêtais à réemprunter les escaliers :
« Agent Mahone, que se passe t-il ?? Agent Mahone ?? »
Je ne percevais plus aucun son depuis 2 minutes, si ce n’est un faible râle qui me parvenais de façon diffuse dans l’appareil destiné à me maintenir connecté à mon collègue!!
D’un pas souple, je redescendais à l’étage et me dirigeais instinctivement vers la provenance des coups de feu. L’étage inférieur était truffé de couloirs, d’arrière-salle et il me fût difficile de décider de la direction à prendre. Toujours aux aguets, j’avançais précautionneusement dans le second couloir et je vis enfin une porte grande ouverte. Les mocassins et une partie des jambes de l’Agent Mahone étaient les seuls éléments visibles, de là où je me trouvais. Son corps gisait sur le sol. Qu’était-il arrivé à mon collègue ? Alors que je m’approchais plus encore, je sentie comme un souffle chaud au niveau de ma nuque…
Je n’eus pas le temps de me retourner et de confronter mon assaillant, quelque chose venait de se figer sur ma tempe…La sensation froide et métallique de l’objet me fit frissonner, et je m’immobilisais définitivement…Ma vie en dépendait !
« Je vous conseille de lâcher votre arme et de faire passer vos mains sur votre tête ! » Me dit une voix rocailleuse à l’oreille.
Je m’exécutais et laissais tomber mon arme de service sur le sol, puis je plaçais mes deux mains sur l’arrière de ma tête. Je ne cessais de me dire que j’aurais dût être plus prudente, et qu’il est encore temps de faire quelque chose, mais la situation actuelle m’avait fait basculer en instinct de sauvegarde, et l’important était de rester en vie le plus longtemps possible…Par nature, si un assassin ne vous abat pas, dés la première confrontation, c’est qu’il veut quelque chose…Et il y avait fort à parier que Bagwell veuille quelque chose de moi !!
Alors qu’il maintenait la pression de l’arme sur ma tempe, il me fouilla rapidement de sa main libre et retira mes menottes de service de leur étui. Puis d’une pression de son corps, me plaqua contre un mur et m’attacha les deux mains dans le dos. J’en étais réduite à la condition la plus déplaisante qui soit pour un agent, le rôle de la victime…
D’un geste leste, il me poussa devant lui et me dirigea vers une pièce tout au fond du couloir. Le bureau menait à une porte dérobée, qui donnait sur l’arrière du bâtiment et le parking où nous avions laissé notre voiture. J’inspirais profondément l’air frais extérieur, et me redonnais, l’espace d’un instant, l’impression de contrôler la situation. C’est alors que Bagwell m’asséna un violent coup de crosse au niveau de la tempe !
Je chancelais sous la douleur, et m’affaissais sur les genoux au milieu du parking, une douleur fulgurante venait de me traverser le crâne, et je tentais de me concentrer pour ne pas perdre conscience…
Je vis le coffre de la voiture s’ouvrir…et je fondis dans les limbes, quand un deuxième coup me toucha au niveau de la nuque !!!!
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:11 | |
| - Spoiler:
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Je me réveillais dans un espace confiné et obscur, les jambes attachées, un bâillon sur la bouche. Je suffoquais et tentais de résister encore à l’état comateux qui m’assaillait…Bagwell m’avait jeté sans ménagement dans le coffre de la voiture. Maintenant, j’étais prisonnière à l’arrière de mon propre véhicule balisé, et celui-ci filait à vive allure. Depuis combien de temps étais-je enfermée dans cette position ?? Avais-je une chance que l’Agent Mahone n’est pas trouvé la mort sous le feu de T-Bag et qu’il ait pu prévenir les équipes de Salt Lake, afin de venir me récupérer ??? Mes espoirs de rester en vie, s’amenuisaient à vue d’œil…
Soudain, l’auto ralentie et sembla s’engager sur un chemin de terre. Ballottée en tous sens, je me demandais quand ce calvaire prendrait fin ! La voiture stoppa net, et la porte avant claqua.
Je vis le coffre se soulever et le visage de Bagwell occuper mon champs de vision ! Il m’agrippa d’une main et me fit sortir de ma prison. Me poussant toujours devant lui à l’aide de son arme, je me dirigeais vers une cahute en bois, visiblement abandonnée depuis longtemps.
Je profitais de ces quelques secondes passées, entre le coffre et la cabane, pour m’imprégner de tous les détails du paysage, que je pouvais, afin de me repérer si j’arrivais à me sortir de ce traquenard !!
Le coin était reculé de tout et la cabane avait sans doute appartenu à un chasseur, car elle était située à l’orée d’un bois. Bagwell me fit franchir la porte de son refuge et je découvris la décoration spartiate du lieu. L’intérieur était munie d’un vieux poêle à bois, de deux chaises, et d’un réchaud à gaz…Il devait y avoir élu domicile depuis plusieurs jours, car le sol était jonché de conserves vides et de bouteilles d’eau minéral.
Les deux coups que m’avait asséné T-Bag m’empêchaient de tenter quoi que se soit, car j’avais encore les jambes en coton, et la vague impression d’avoir fait un tour de manège !!
Il me fit asseoir sur l’une des chaises, et prenant la seconde se planta devant moi.
A présent je pouvait le détailler à ma guise : les cheveux peroxydés, le corps svelte et musculeux, l’homme avait une démarche de félin. Son visage émacié, recouvert d’un bouc mal entretenu, lui donnait l’air d’un carnacié. Ses yeux, à n’en pas douter, étaient ceux d’un psychopathe. Ils était dénués de toute âme, miroirs de la violence et du plaisir qu’il prenait à torturer ou à tuer ses victimes… Mon regard ne lui avait pas échappé, et je vis s’afficher un sourire de jouissance sur son visage. Cet homme aimait être le centre d’attention de son monde, et aux souvenirs des nombreuses analyses que j’avais pût mener au cours de ma carrière auprès des individus de son espèce, je savais qu’il ne fallait pas le contrarier. La soumission de sa victime, à son égard, était sans doute sa plus grande perversion…mais peut-être aussi le moyen de sa perte !!!
S’approchant de moi, il me caressa doucement les cheveux et passa son nez le long de ma nuque…Tel un animal il semblait me humer, et je réfrénais le dégoût qui m’assaillit. Les yeux clos, je chassais loin de moi toute appréhension et me focalisais sur le moyen de me sortir de ses griffes…L’une de ses mains venait de glisser sous ma veste, et tentais de dégrafer les boutons de mon chemiser…
S’en réfléchir, et comme par instinct, sous l’impulsion d’une génuflexion, je donnais un violent coup dans son corps ! Mes jambes avaient atteints leur objectif, et Bagwell se plia en deux les mains sur le sternum. Je me relevais d’un bond et tentais de détacher mes pieds pour me libérer. Heureusement, les liens étaient larges et je parvins à m’en défaire promptement. D’une main, j’arrachais le scotch qui recouvrait ma bouche, et me précipitais vers la porte. T-Bag avait déjà repris ses esprits et tenta de me rattraper avant que je ne franchisse le seuil.
Alors que j’y parvenais enfin, la porte s’ouvrit violemment, me bousculant à terre. Une rafale de coups de feu retenti en direction de Bagwell, qui s’écroula sous l’impact, mort !
Toujours au sol, je me relevais péniblement, c‘est alors qu’une main ferme me remis sur mes pieds…L’Agent O’Brady se trouvait à mes côtés, et venait de me sauver la vie !
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:14 | |
| Chapitre 7 : …et ça continue!
- Spoiler:
L’Agent O’Brady venait de faire une entrée providentielle dans ma vie !! Il me maintenait fermement contre son corps et je tressaillis à l’idée que tout aurait put être très différent s’il n’était pas apparu… Je ne pouvais détacher mon regard de Bagwell…Il gisait inerte sur le sol, son sang continuait à se répandre sur le vieux plancher et imbibait progressivement l’étanchéité du bois. Son corps avait tressauté quelques minutes au moment de l’impact des balles, puis était retombé, mort. Ce psychopathe aurait put avoir ma peau, si mon sauveur n’était pas intervenu à temps !!!
Je sentis mes jambes défaillir, pourtant je restais debout, soutenu par la main virile de l’Agent O’Brady…Doucement il m’entraîna dehors, me sortant définitivement de cet enfer…
Il me fit asseoir sous le perron de la cabane et me laissa respirer l’air extérieur librement.
Cet homme était un mystère complet, présent et à la fois lointain, ironique mais pas dénué d’une certaine sensibilité…Je pouvais enfin l’observer au grand jour. Il m’apparut alors plus grand que lorsque je l’avais rencontré dans le bureau de Mahone. Des yeux bleus, le front haut, il portait un costume noir strict, dont la cravate pendait négligemment. Ce petit détail lui donna à mes yeux un charme fou, sans conteste.
Je le vis sortir son téléphone cellulaire de sa poche et vérifier quelque chose :
« Je n’ai pas de réseau par ici, et vous semblez aller plutôt bien, pour quelqu’un qui vient d’être kidnappé par un malade mental !!! ironisa t-il…
- Comment m’avez-vous retrouvé ? réussis-je à répondre…J’éprouvais des difficultés pour articuler la moindre parole.
- Je vous ai suivis lors de votre sortie avec Mahone, et lorsque votre voiture est ressortie du parking du bureau du cadastre avec un seul passager à son bord, je me suis alerté. Bagwell m’a conduit jusqu’ici et je l’ai vu vous emmener à l’intérieur du chalet…
- Bagwell a tiré sur l’Agent Mahone, savez-vous ce qu’il est devenu ???
- Non je ne sais pas, mais vos collègues de Salt Lake ont sans doute donné l’alerte et l’auront retrouvé…Cessez de parler maintenant, reposez-vous…Nous allons sortir de cette zone et vous contacterez le bureau de l’Utah pour qu’il vous récupère. »
Sa dernière phrase sonna comme un ordre et je me laissais emporter et asseoir dans sa voiture qui était restée en contrebas dans le chemin terreux.
L’état dans lequel j’étais, m’empêchait de prendre une quelconque décision sur la marche à suivre dans le cas qui était le mien et je ne parvenais pas à rassembler mes esprits pour analyser tout ce qui venait de se passer.
La voiture retrouva rapidement une petite route goudronnée sur laquelle elle s’engagea et je me laissais bercer par le mouvement.
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Nous roulions depuis presque une demi-heure et l’Agent O’Brady ne semblait pas avoir retrouvé une zone couverte, car je le vis plusieurs fois ouvrir puis refermer aussitôt le clapet de son téléphone mobile.
Son visage était crispé sur la route et il ne m’avait pas adressé la parole depuis que nous avions quitté l’orée du Petit Bois.
Enfin il remarqua que je le détaillais, et il me rendis un sourire :
« Je suis votre Preux Chevalier Gente Dame… !!!! me déclama t-il d’un air badin…Mais sans plaisanter, je suis content de vous avoir gardé à l’œil tout ce temps, car Bagwell est réputé pour être un individu imprévisible…Ce que je ne comprend pas, et sans vous offenser, je me demande quel était le but de vous garder en vie tout ce temps, alors qu’il s’est visiblement débarrassé de votre collègue rapidement ??? »
Je n’en savais pas plus que lui et à vrai dire, je ne me posais plus la question, tant j’étais heureuse de m’en être sortie en vie !
« Par ailleurs, je me demande ce qu’il était venu chercher dans un bureau du cadastre ? Se demanda t-il à lui-même.
- Il a mis la main sur la « planque » du butin de Westmorland…DB Cooper et lui ne font qu’une seule et même personne ! Les évadés se dirigent vers la ville de Tooele où sont cachés 2 Millions de Dollars et s’ils mettent la main dessus, ils disparaîtront définitivement !! » Lui assénais-je.
Après tout je lui devais bien la vérité.
Cette réponse au mystère le combla, car il ne me demanda pas plus d’information.
La sonnerie du téléphone mobile de l’Agent O’Brady retentit et me tira d’un coup de mon état de léthargie…Bizzarement il ne réagit pas. Il ne tira même pas l’appareil de sa poche pour voir qui était son interlocuteur ou la provenance de l’appel…
« Agent O’Brady…Vous avez du réseau maintenant ! Puis-je joindre mes collègues ??? » Lui demandais-je sourdement.
Il ne me répondit pas…Quelque chose clochait, mais quoi ?? Je restais sans réagir, mais réitérais ma question une seconde fois.
Son visage venait de se fermer et je ne reconnus plus la personne qui m’avait sauvé la vie, et qui était si badine il y a à peine quelques minutes…
Mon instinct me hurlait de sortir de la voiture à tout prix et pourtant ma raison me disait qu’il y avait forcément une logique à ce changement d’attitude instantané… :
« Agent O’Brady que se passe t-il ?» Mes mots étaient comme des paroles dans le vent et elles ne semblaient pas l’atteindre…. Je le vis enclencher la fermeture automatique des portes.
Son visage qui était resté presque impassible jusqu’à maintenant, se tordit en une sorte de grimace ironique et je le vis esquisser un sourire mauvais au travers duquel il me cracha :
« Pour une agent du FBI dite futée et dotée d’une grande psychologie, vous n’êtes pas si maligne finalement !!! J’avais vu en vous une égale, digne de mon intérêt, mais je suis au regret de constater que je me suis trompé !!! »
Ses paroles me firent l’effet d’une gifle, et je tentais de comprendre qui était cet homme en réalité…Je venais de me tirer des mains d’un psychopathe récidiviste et cet homme assis à ma gauche me faisait bien plus peur encore, à cet instant !!
Dans un sursaut de courage, je tentais d’ouvrir ma porte pour sortir du véhicule, mais elle était bel et bien fermée…J’agrippais alors le volant et le tirais à moi de toutes mes forces, afin d’obliger la voiture à se garer sur le côté et l’Agent O’Brady à me relâcher…Mais il ne le vit pas de cette façon et maintint la voiture sur la route, tout en se dégageant progressivement de la pression que j’exerçais sur le volant…
C’est alors qu’il me décocha un violent coup de coude au niveau du visage…Le cartilage de mon nez éclata sous l’impact et rapidement je me retrouvais avec les mains et les vêtements couverts de sang…La douleur avait été si forte au moment du choc que j’en avais lâché le volent et ramené mes mains pour accueillir mon nez qui n’était plus qu’une bouillie de sang et de chaires…La tête me tournait et je n’étais plus capable de prendre la moindre initiative pour me sortir de cette situation qui tournait au calvaire. O’Brady tenait son arme braquée sur moi et me pria « pour mon bien » de ne pas tenter quelque chose de stupide si je voulais me sortir en vie de cette mission !!
J’obtempérais, et me calais au fond de mon siège en essayant de ne pas encore tomber dans les pommes, pour la énième fois de la journée…Je n’aurais pas dût me lever ce matin !!!
Pour la seconde fois une sonnerie retentit. La voiture se gara sur le bas côté de la route, et O’Brady partit à la recherche de son téléphone avec sa main libre. Il n’avait pas ciller une seconde et gardait son arme braquée sur moi…
« Kellerman j’écoute !!
- …
- Je m’occupe actuellement de cette affaire !
- …
- J’apprécierez que vous me laissiez libre de choisir le moyen de régler cette histoire, et que vous ne me dérangiez pas inutilement ! »
Et il raccrocha d’un mouvement sec de la main…Son interlocuteur l’avait sans doute passablement énervé !
Quelque chose venait de résonner dans ma tête, il avait répondu Kellerman, pas O’Brady…Mais qui était cet homme qui avait été à la fois mon sauveur et qui semblait s’être transformé en bourreau ???
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:17 | |
| Chapitre 8 : Nouvelle donne...- Spoiler:
La tête à la renverse, je tentais de contenir l'hémorragie de ce qui restait de mon nez, même si je savais la démarche inutile!
O'Brady ou qui qu'il soit en réalité venait de raccrocher le combiné de son téléphone portable d'un mouvement brutal, et semblait maintenant en proie à une véritable colère.... Visiblement, son interlocuteur l'avait passablement énervé.
Durant toute sa conversation téléphonique, il n'avait pas détourné son arme de moi, une seule seconde, et à présent qu'il me faisait de nouveau face je pouvais clairement voir le profilé du canon qui avait tué net Bagwell. Je venais de prendre conscience que la prochaine balle serait pour moi, sans aucun doute!
« Vous êtes bien moins jolie que lorsque nous nous sommes rencontrés la toute première fois...Cela dit, j'ai toujours eu un petit faible pour les femmes qui ne s'effrayaient pas à la vue du sang!!! »me railla t-il.
Cet air hautain et ironique tranchait totalement avec l'homme que j'avais croisé voilà quelques jours à peine, caché sous un bureau, dans nos bâtiments de Chicago...Et auquel j'aurais été prête à confier ma vie, il y avait à peine quelques minutes de cela!!!
Que pouvait-il bien me vouloir, alors qu'il se disait être des « Affaires Internes »??
Je pensais à l'Agent Mahone, aux doutes que j'avais eu le concernant et aux circonstances qui m'avaient conduites directement à "ce" Kellerman...Autant dire que je m'étais jetée la tête la première dans la gueule du loup...
Mon implication, qui n'aurait dût être que professionnelle dans cette chasse à l'homme, m'avait entraîné sur un "sentier" bien dangereux et je ne contrôlais plus rien...Je ne donnais pas cher de ma peau dans les minutes à venir!!!
Soudain, le mouvement brusque de sa main libre dans ma direction me fit sursauter et je me repliais ostensiblement dans le fond de mon siège, comme un animal que l'on s'apprête à punir... A la vue de mon mouvement de recul et de la crainte qui devait se lire sur mon visage, je vis mon bourreau esquisser un sourire de satisfaction...Il me tenait sous son joue et cela le galvanisait!!! Se penchant plus encore et me frôlant avec insistance, il ouvrit la boîte à gant d'un seul geste et en ressortit un petit écran de DVD portable. Cet objet aurait dût me paraître bien incongru à ce moment précis, mais les évènements depuis le début de la journée m'avaient préparé à toutes les surprises!!
Je ne m'étonnais même pas, lorsqu'il alluma le petit écran et le fit pivoter sur mes genoux afin que je puisse aisément le voir... Il enclencha l'appareil.
Sur l'écran je ne distinguais rien, d'abord...puis la caméra fit une première mise au point et l'image devint progressivement moins floue. La scène était tournée dans une pièce aux murs gris et froids, de dimensions réduites. Au centre je pouvais voir un individu, assis sur une chaise, la tête recouverte par une cagoule. Sans doute un prisonnier. La personne avait l'air évanouie, car elle ne semblait pas réagir à la présence du cameraman à ses côtés. Son corps n'émettait plus aucun son, ni aucun mouvement...La personne était-elle morte?? Mais qu'elle était cette mise en scène et pourquoi mon bourreau souhaitait-il me faire voir son œuvre macabre à cet instant??
Le film se poursuivait et je vis alors une main (celle de Kellerman sans aucun doute!) s'approcher de la cagoule et la retirer prestement de la tête de son prisonnier...
L'image qui m'apparut alors fut des plus insupportables pour moi et je crus défaillir de nouveau....M'affaissant plus encore dans mon siège, je regardais le visage tuméfiée de ma soeur Beth!! Les yeux clos, le coin de la bouche en sang, elle avait sans doute supporter de nombreux coups de la part de ce salop!!!!!
Je réprimais un haut le coeur et lui crachais au visage:
"Que nous voulez-vous?? Pourquoi avez-vous kidnappé ma sœur??lui hurlais-je dans un cri de fureur... Je pense que cette fois j'aurais votre entière coopération pour la mission particulière que je souhaite vous confier...me dit-il.
La situation et ma réaction l'amusaient au plus haut point, et tout en essuyant son visage d'un revers de manche, il me fit part de ce que je devrais faire pour lui, en échange de la libération de ma sœur...
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:18 | |
| - Spoiler:
Quelques heures plus tard
Prostrée sur le banc de la gare, je tentais de rassembler le peu de dignité qu'il me restait encore...Le soleil se couchait sur une journée lourde d'évènements et je n'étais plus très sûre de vouloir voir, ne serait-ce que l'aube du prochain jour!!!
Si mon boulot et ma vie n'avaient pas été tels, je me serais sans doute effondrée depuis longtemps, me laissant bercer par le flot ininterrompue de mon chagrin, de ma lassitude, de mon désarroi, à ce moment précis...Mais j'étais une Agent du FBI, formée à la rudesse des épreuves, forgée par une longue expérience auprès des criminels et des déviants en tout genre, je ne pouvais pas me permettre de m'appesantir...Je devais réagir immédiatement!!
Il n'était pas question que je me laisse abattre et que je subisse impunément les conséquences de cette mission...
Ce train à destination de Chicago était ma dernière chance de voir cette aventure prendre un nouveau tournant...Je participerais à « la nouvelle donne » de cette affaire, quoi qu'il m'en coûte!!!
Je me levais prestement de mon banc et grimpais sur le marche pied d'un des wagons, à l'instant même où le train s'ébranlait...
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La vision de ma soeur ligotée et kidnappée par ce psychopathe, m'avait laissé, sur le moment, dans un désespoir infini...Et j'avais écouté « ce » Kellerman me promettre de la libérer saine et sauve, en échange d'un « petit service, rendu à la Nation entière »... Cette boutade avait semblé beaucoup l'amuser et comme je n'avais plus la force de relever ses ironies, je n'avais alors pas prêté plus attention à cette petite phrase!!
Un chantage en règle, voilà à quoi j'étais confrontée...J'avais fait mon job, je tentais de coincer les « évadés les plus célèbres des États-Unis » à ce jour, et depuis le début de ma mission, je n'avais rencontré que des galères... Et je venais de toucher le fond avec l'enlèvement de ma sœur!!!! Le nez toujours sanguinolent je faisais pâle figure face à cet homme qui m'avait manipulé avec art...
Fière du tournant que prenaient les évènements, Kellerman avait fini par ranger son arme dans son holster et redémarrer la voiture... Abattue par les révélations qui venaient de m'être faites et du terrible dilemme dans lequel j'étais plongé, je n'avais plus aucune raison de tenter de m'enfuir de cette voiture...Si j'avais été un homme, j'aurais pût dire qu'il me tenait maintenant par « les couilles »!!!!
J'aurai voulu détruire le petit écran de DVD qui était resté sur mes genoux...Le jeter le plus loin possible, afin de rassasier ma colère et ma haine!!!! Pourtant je restais là, à fixer l'objet de tous mes malheurs, et je me résolus finalement à regarder la route pour penser à autre chose...Il serait bien temps de trouver une solution, et j'espérais, de voir les choses s'améliorer!!!
Nous avions suivi une route nationale, et il me semblait apercevoir les abords de Salt Lake City maintenant... Nous retournions à la civilisation!!!! Kellerman connaissait sans doute bien la ville, car il roulait à bonne allure, depuis un moment...
Enfin, il prit une sortie et se dirigea vers la zone industrielle de la ville...Il tourna à gauche et s'engouffra dans un parking souterrain.
Il stoppa la voiture, déverrouilla les portes du véhicule et me tendit un petit paquet:
« Vous êtes à la clinique Ste Chastity, de Salt Lake City, votre collègue a été emmené ici il y a plusieurs heures...Passez donc lui rendre une petite visite, et pensez à faire soigner votre nez, par la même occasion!!! » me dit-il.
Lentement, je rassemblais mes forces pour m'extraire de l'habitacle et sortait enfin de ce véhicule de malheur!!! Il me fallut quelques minutes pour m'habituer à l'obscurité.
Kellerman redémarra la voiture, entreprit un demi-tour, qu'il finalisa dans un crissement de pneu...Cette démonstration de virilité et de supériorité était parfaitement inutile!!! Repassant à ma hauteur, la fenêtre ouverte, il me jeta:
« On garde le contact...!!!! » et sa voiture quitta définitivement le parking.
Je réalisais enfin : j'étais libre!!! Mais lorsque je défis le petit paquet, je fus ramenée à ma condition et au chantage auquel j'étais soumise. Kellerman m'avait laissé un portable...!!! L'appareil était sûrement munie d'un traceur et cela lui permettrait de suivre mes faits et gestes sans bouger de chez lui... Pratique, astucieux, un travail de professionnel!!! Je saisissais à ce moment-même à quel point les teneurs de cette affaire me dépassaient et que le FBI n'était visiblement pas le seul sur le coup!!!!
Je me dirigeais vers le fond du parking et pris l'ascenseur qui menait aux bureaux d'accueil de la clinique... Je m'approchais de l'infirmière en charge des admissions. Lorsqu'elle leva la tête de son écran d'ordinateur, elle écarquilla de grands yeux et me proposa d'entrer directement aux Urgences... Je réalisais alors, que mon nez était toujours en piteux état, le sang avait séché et formait maintenant une croûte particulièrement disgracieuse au niveau de mes narines. Par ailleurs, le choc provoqué par le coup de coude de Kellerman avait été d'une telle violence que cela m'avait laissé deux poches jaunes-violacées sous les yeux...Mon visage hagard, et l'état froissé et miteux de mon costume, venaient parfaire le pauvre spectacle de l'image que je renvoyais!!!!
La remerciant pour sa sollicitude, je lui demandais de localiser l'Agent Mahone dans les étages de la Clinique, pour me rendre rapidement à son chevet. L'infirmière me confirma sa présence, mais je ne pouvais pas encore lui rendre visite, il était en salle de réveil, et sortait d'une longue intervention chirurgicale...
J'obtempérais finalement et me laissais mener jusqu'aux Urgences afin de me faire soigner...
♦♦♦♦♦♦
Rapidement je tournais à gauche, au troisième étage et m'engouffrais dans les toilettes réservées au personnel de l'hôpital...Je verrouillais la porte derrière moi et tentais de reprendre ma respiration!!! La vision de l'Agent Thorn sortant de l'ascenseur, et se dirigeant vers la chambre de l'Agent Mahone, ne m'avait pas laissé le choix...A partir de maintenant, je ne pouvais plus faire confiance à personne...
Les révélations d'Alexander Mahone sur son lit d'hôpital avaient été le point de non retour...!!!!!
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:21 | |
| Chapitre 9 : Des révélations stupéfiantes...- Spoiler:
L'infirmière-standardiste avait eu raison de mon empressement à me rendre au chevet de l'agent Mahone...
Je m'étais laissé entraînée aux Urgences et j'avais été confiée aux bons soins d'un jeune interne zélé! Il semblait être allé à bonne école, car il s'affairait à me dispenser tous les soins du manuel « du parfait petit urgentiste »! La prise de ma tension fut l'instant le plus mémorable:
« Votre tension est particulièrement élevée, vous devriez penser à pratiquer une activité professionnelle moins stressante!!! Oui vous avez raison Docteur, j'y penserez sérieusement à partir de demain!!!
Lorsque je pus enfin échapper à sa vigilance et sortir de son service, je regagnais l'accueil, bien décidée à faire parler ma réceptionniste...
L'infirmière avait été remplacée par une de ses collègues et je me heurtais au nouveau tour de garde:
« Bonsoir, pardonnez-moi de vous déranger, mais je souhaite voir Monsieur Alexander Mahone, il a été admis dans vos services il y a de cela plusieurs heures et vient de subir une intervention chirurgicale... Vous faites partie de la famille? Car sa chambre a été placée sous surveillance, et seuls les membres de sa famille peuvent lui rendre visite... me dit l'infirmière. Je suis sa sœur!!! lui répondis-je aussi naturellement que possible. Il a été admis au troisième étage, chambre 315. » m'indiqua t-elle.
Je me dirigeais vers l'ascenseur, appuyais sur le bouton d'appel, puis me ravisais pour prendre les escaliers...
La porte des escaliers de secours du troisième étage donnait directement sur la porte des toilettes de service. Je tournais à droite en sortant de la cage d'escalier et me retrouvais dans un couloir quasiment vide. Le personnel médical semblait plus réduit en cet fin d'après-midi. Je m'attendais à tomber sur un système de surveillance renforcé à la porte de l'agent Mahone, mais il n'en était rien. L'agent en service était partie ou n'avait jamais prit son tour!!! Une chance pour moi!!
Doucement j'entrais dans la chambre 315 et refermais la porte à clé derrière moi, par mesure de sécurité... La chambre était plongée dans l'obscurité... Mon collègue reposait dans un grand lit médicalisé, et son corps était relié à tout un tas de tuyaux, eux-même reliés à de nombreuses machines qui semblaient le maintenir en vie...
Je fus saisie par la vision de son teint livide et le masque à oxygène qui lui couvrais une partie du visage...
Je m'approchais lentement de lui et me saisis de son dossier médical, avant de m'installer dans le grand fauteuil qui lui faisait face.
L'agent Mahone avait reçu 4 balles à bout portant qui lui avaient perforé la rate, un poumon et la vessie...Son état avait été déclaré critique à son arrivée aux urgences, mais les derniers commentaires du médecin qui avait procédé à son intervention le disait confiant concernant son total rétablissement...Ses jours n'étaient plus comptés...
Bagwell avait bien failli avoir sa peau...et la mienne aussi!!!
Alexander Mahone respirait paisiblement et dans le silence de cette chambre où je me sentie en sécurité pour la première fois depuis un bon moment, je m'assoupis...
♦♦♦♦♦♦
Je me réveillais en sursaut, tirée de ma torpeur par un bruit strident émit par l'une des machines de l'agent Mahone... Il semblait être en proie à une crise de convulsions et son corps tressautait violemment dans le lit d'hôpital. Il avait arraché son masque à oxygène et l'un de ses tuyaux de perfusion gisait en bas du lit, dégoulinant sur le sol...
Je courrais à son chevet et tentais d'atteindre le boîtier d'appel reliant la chambre au service infirmier de garde...Mais l'agent Mahone ne m'en laissa pas le temps et me saisit le bras avec une force incroyable:
« Agent Mahone, c'est Amy, Amy Lawrence, ne vous inquiétez pas, je vais prévenir l'infirmière qui viendra vous soulager...lui dis-je Aidez-moi, je vous en prie! Souffla t-il dans un râle... Je vais vous aider, j'appelle le médecin....
Et je tentais de dégager mon bras délicatement pour ne pas le blesser...Mais il ne semblait pas vouloir me lâcher et plus je tentais de me défaire de son étreinte, plus il renforçait son emprise!! « Agent Mahone lâchez-moi, je veux vous aider... »lui dis-je plus fort.
Soudain, ses doigts se desserrèrent et il libéra mon bras. Son corps entier s'affaissa dans le lit et sa respiration retrouva son rythme normal:
« Amy, je vous en prie, n'appelez pas le médecin...Sinon je suis un homme perdu...Cam, ils ne me le rendront jamais!!!! me chuchota t-il
Je vis alors perler des larmes au coin de ses yeux bleus, et même si je ne comprenais pas un « traître » mot de ce qu'il venait de me dire, j'obtempérais doucement et lui confirmais d'un signe de tête que je n'appellerais pas le médecin... La machine n'avait pas cessé de sonner et risquait d'attirer l'attention des infirmières de garde et donc de replonger « mon malade » dans son état d'hystérie passée...Je l'éteignis donc, ne sachant pas vraiment quelles étaient ses fonctions et son influence sur la santé immédiate de l'Agent Mahone!!!
Rapprochant le grand fauteuil à son chevet, je pris place à ses côtés et me penchait vers lui pour mieux entendre chaque mot chuchoté...
Plus serein, il avait maintenant les yeux clos et parlait lentement:
« Lorsque cette affaire m'a été confiée, j'y ai tout de suite vu les chances d'un avancement prochain...Un vrai coup de pouce à ma carrière en quelque sorte...Renvoyer quelques malheureux malfrats en prison ne paraissait pas bien sorcier au fond... Les arrestations de Franklin et Patoshik ont été d'une facilité déconcertante...Mais comment aurait-il pût en être autrement quand on est très bien renseigné!!! »
Les yeux fermés, il souriait tristement à cette évocation, mais je ne comprenais toujours pas où il voulait en venir... L'ambiance feutrée de cette chambre d'hôpital, les circonstances qui nous avaient conduites ici, à ce moment même, et ensemble, étaient tellement irréelles, que je n'aurai souhaité en sortir pour rien au monde...Je le laissais donc poursuivre son récit, et m'approchais plus encore pour ne pas en perdre une miette...
« Mais les renseignements se paient à prix coûtant de nos jours et j'aurais dut savoir qu'il y aurait un prix élevé à payer pour cela...La pression, le doute se sont emparés de moi bien des fois, et je regrettais le temps où je n'étais qu'un simple agent qui devait suivre les directives de son chef de bureau...Mais j'avais la responsabilité des opérations, ainsi que celle du Bureau de Chicago, tout entier...Un faux pas m'aurait directement relégué à un poste de sous-fifre!!! » L'Agent Mahone éprouvait des difficultés évidentes à s'exprimer, et j'avais été tentée plusieurs fois, de le calmer et de lui laisser le répit de se reposer avant de poursuivre...cependant à mesure qu'il parlait, je lisais un certain soulagement sur ses traits et j'en concluais, que ces révélations lui étaient salutaires...Pour sa santé, comme pour son âme!!!! Je le laissais donc poursuivre:
« L'ampleur de la mission Fox River s'est vite révélée, et quelques jours à peine, après l'évasion des prisonniers, mes agents de terrain étaient débordés par les rumeurs, les coups de fil anonymes et les fausses pistes régulières fournies par de pseudo témoins...Tout cela contribuait fortement à l'enlisement de cette mission, et je commençais à être harcelé par les médias qui ne comprenaient pas les lenteurs du système!!! C'est pourquoi, lorsqu'une « aide impromptue » s'est présentée, j'ai sauté sur l'occasion et c'est comme cela que nous avons arrêté les deux premiers prisonniers, C-Note et Haywire!! Je remerciais cette aide providentielle et je n'y avais vu que la marque de la justice et mon tremplin de carrière...Mais ce coup de pouce aura été ma perte... Quelques jours après nos deux coups de filets magistraux, j'ai été contacté par un homme, qui m'a dit travailler pour les « Hautes sphères » (sans plus de précision) et auprès duquel, dorénavant, je devrais faire mes rapports de mission concernant la chasse aux fugitifs...!!! »
Je n'en croyais pas mes oreilles, plus Mahone « lavait » sa conscience auprès de moi et plus je remettais dans l'ordre les pièces de ce terrible puzzle auquel j'avais pris part malgré moi, depuis le début de mon affectation à Chicago!!!
«Il ne s'est jamais vraiment identifié à moi, mais ses ordres étaient clairs: je recevais des pistes concernant la fuite des prisonniers, en contre-partie je devais les retrouver, et les faire disparaître...!! Ce marché exigeant allait à l'encontre de mon éthique professionnel et quelque soit l'aide que cet homme puisse m'apporter je n'étais pas prêt à tuer des hommes sans raison... Ils ont alors été beaucoup plus persuasif pour me forcer la main...!!! »
L' Agent Mahone s'était redressé dans son lit et semblait au bord de la crise de nerf...Haletant et suffoquant, il recommençait à s'agiter violemment...Cette fois, je lui pris la main et le forçant à se calmer pour poursuivre, je l'encourageais:
« Agent Mahone, j'ai eu des doutes vous concernant et concernant la mort d'Apolskis... Pourquoi avez-vous mis fin à ses jours?? Agent Mahone, qu'ont exigé ces hommes en échange de votre silence et de votre allégeance??? Agent Mahone, je ne pourrez pas vous aider si vous persistez à les protéger...!!!!! Lui sommais-je
- ...La liberté de mon fils Cameron!!!! »
Abasourdie par cette dernière révélation, je comprenais tout, enfin....Mes doutes concernant la mort d'Apolskis, le coup de fil que j'avais surpris dans le bureau de l'Agent Mahone, l'Agent O'Brady, mon kidnapping et ma confrontation avec Kellerman, l'enlèvement de ma sœur Beth...Tout était inexorablement lié...!!! Et maintenant ce petit garçon...!!!!! Mahone et moi avions été leurs pions depuis le début... Mais les pions de qui??? Voilà une question à laquelle il était maintenant temps de s'atteler...
« Amy, je suis à leur merci aujourd'hui et mon fils est toujours entre leurs mains...Vous devez m'aider...Je vous en supplie...Retrouvez Cam et ramenez-le moi!!!!! »
Le visage d'Alexander Mahone était ravagé par le chagrin, et son corps secoué par les sanglots, ne rappelait plus l'homme fort et déterminé qu'il avait été... Prenant pitié de lui, et sachant bien à quoi il était confronté, je lui fis la promesse de tout tenter pour retrouver et ramener son fils à son chevet...
La mission que m'avait confié Kellerman s'avérait particulièrement délicate et je devais retourner à Chicago reprendre là où tout avait commencé!!! Je ne voyais pas d'autre alternative pour le moment, et rester dans cet hôpital plus longtemps ne me mènerait plus à rien...
J'abandonnais l'Agent Mahone à sa conscience et à son désarroi, et quittais la chambre 315.
Le couloir était toujours aussi désert que quand je l'avais quitté, et alors que je me dirigeais vers les escaliers de sortie, je vis une silhouette familière sortir de l'ascenseur...
Rapidement je tournais à gauche et m'engouffrais dans les toilettes réservées au personnel de l'hôpital...Je verrouillais la porte derrière moi et tentais de reprendre ma respiration!!!
La vision de l'Agent Thorn sortant de l'ascenseur, et se dirigeant vers la chambre de l'Agent Mahone, ne m'avait pas laissé le choix...A partir de maintenant, je ne pouvais plus faire confiance à personne... Il n'était pas question de me faire devancer une fois de plus dans cette affaire, et ne pouvant identifier réellement le « groupe » caché derrières toutes ces manipulations, je redoutais de me confier à quelqu'un, en particulier à un autre agent...Personne n'était « blanc » et j'étais maintenant seule, livrée à moi-même pour sauver ma sœur et le fils de Mahone, et pour nous sortir tous deux de ce guêpier!!!!
Je patientais quelques minutes dans les toilettes, me forçant à analyser la situation, et réfléchissant pour trouver la solution immédiate qui s'imposait... Enfin, je tentais un coup d'œil discret dans le couloir pour voir si l'Agent Thorn était encore dans les parages... Un homme corpulent et habillé d'un costume noir se tenait à présent dans l'embrasure de la porte de la chambre 315...L'agent chargé de surveiller Mahone était de retour...!!!
Il ne me fallut que deux pas pour traverser l'espace séparant les toilettes du personnel et les escaliers de secours...Quatre à quatre je descendis les marches et me précipitais vers la sortie de la Clinique Ste Chastity...
Prenant l'air à grands poumons, je tentais de trouver un moyen de regagner le centre de Salt Lake City et vis sur la droite en sortant du parking un arrêt de bus...Je montais dans le premier venu et me glissais dans les dernières rangées de sièges pour ne pas attirer l'attention... Par chance, cette ligne menait directement à la gare de Salt Lake, où je pourrais y prendre un train à destination de Chicago...
♦♦♦♦♦♦
Prostrée sur le banc de la gare, je tentais de rassembler le peu de dignité qu'il me restait encore...Le soleil se couchait sur une journée lourde d'évènements et je n'étais plus très sûre de vouloir voir, ne serait-ce que l'aube du prochain jour!!!
Si mon boulot et ma vie n'avaient pas été tels, je me serais sans doute effondrée depuis longtemps, me laissant bercer par le flot ininterrompue de mon chagrin, de ma lassitude, de mon désarroi, à ce moment précis...Mais j'étais une Agent du FBI, formée à la rudesse des épreuves, forgée par une longue expérience auprès des criminels et des déviants en tout genre, je ne pouvais pas me permettre de m'appesantir...Je devais réagir immédiatement!!
Il n'était pas question que je me laisse abattre et que je subisse impunément les conséquences de cette mission...
Ce train à destination de Chicago était ma dernière chance de voir cette aventure prendre un nouveau tournant...Je participerais à « la nouvelle donne » de cette affaire, quoi qu'il m'en coûte!!!
Je me levais prestement de mon banc et grimpais sur le marche pied d'un des wagons, à l'instant même où le train s'ébranlait...!!
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:22 | |
| Chapitre 10 : Retour à la case départ...- Spoiler:
Mon voyage jusqu'à Chicago s'avérait pénible et terriblement long...L'inconfort des sièges de 2de classe m'avait définitivement « fâché » avec les trains!!! J'aurais aimé avoir la possibilité de voyager en couchette, ou même idéalement en avion pour rejoindre l'Illinois, mais il n'était plus question de me servir de ma carte bleue, et j'avais épuisé les dernières économies qu'il me restait, afin de me payer ce « retour aux sources »!!! La paranoïa ne me quittait plus, et je fulminais intérieurement d'être à la merci de ce « groupe », d'être suivie, épiée, manipulée...
Ma nuit en train avait donc été particulièrement agitée et je n'avais pas fermé l’œil un instant. J'avais retourné mille fois dans ma tête la mission que m'avait confié Kellerman, et je cherchais les moyens pour y parvenir au plus vite...
La tâche ne me paraissait pas vraiment ardue, cependant la vie de ma sœur et du petit Cameron dépendait de la tournure que prendraient les évènements futurs. C'est pourquoi je ne devais rien laisser au hasard!
Kellerman ne m'avait laissé que quelques directives vagues, et je supposais qu'il espérait me voir fournir un travail préalable de repérage, avant de réaliser « ma tâche »...Avait-il une si grande opinion de mon professionnalisme?? J'en doutais, et j'y voyais plutôt là, la marque de son sadisme...Me laisser me débrouiller seule était sans doute quelque chose de particulièrement jouissif pour lui...!!!
Je formatais un plan et décidais de m’y tenir dès mon arrivée…
♦♦♦♦♦♦
L’aube se levait doucement sur l’Hudson et sur Chicago, et alors que j’avais tant appréhendé cette nouvelle journée, voilà que je me prenais à admirer les reflets du soleil sur le fleuve…Qu'il était bon de rentrer chez soi !!!!
Les rues de la ville étaient encore vides à cette heure matinale, et je décidais de marcher un peu pour calmer mes nerfs...J'avais peu de chance de croiser un collègue de l'Agence, et malgré l'angoisse qui me taraudait sans cesse, je ne résistais pas à l'envie de faire un détour par mon appartement pour y récupérer quelques affaires personnelles, qui me seraient nécessaires pour parfaire ma mission.
Je longeais le fleuve un moment puis empruntais les petites rues pour rejoindre mon loft... Dès la nouvelle de mon affectation à Chicago, je m'étais mise en quête d'un appartement un peu excentré et tranquille...J'avais eu la chance de visiter ce magnifique loft, situé dans une ancienne zone industrielle de Chicago, aujourd'hui reconvertie en un paisible quartier résidentiel...
Les architectes et les artistes renommés de la ville y avaient rapidement élus domicile, et c'est grâce à l'un d'entre eux, que j'avais pu acquérir ma « merveille »!!! Cet appartement avait été totalement aménagé et rénové par son ancien propriétaire, et il avait laissé à l'intérieur la marque de son bon goût: une cuisine moderne et fonctionnelle, ouverte sur un grand coin salon...Le tout rassemblé autour d'une cheminée circulaire, bien pratique lors des soirées d'hiver et tellement chaleureuse pour recevoir du monde!!! Une salle de bain lumineuse, et deux chambres attenantes...J'avais convertie l'une d'elles en bureau-bibliothèque où je passais le plus clair de mon temps libre... J'avais effectué quelques menus travaux d'intérieur au moment de l'achat, histoire d'y apporter ma touche personnelle, mais à vrai dire, je m'y étais sentie chez moi dès ma première visite...
Aujourd'hui, je me réjouissais à l'idée de me reposer quelques minutes sur mon sofa, de prendre une douche chaude, et de changer enfin de vêtements...Mon costume tombait en ruine après les évènements de ces derniers jours...
Mon unique voisine était une petite dame, passionnée de sculpture, qui vivait au rez-de-chaussée de mon bâtiment...Je passais devant sa porte pour gravir les escaliers qui menaient à mon étage, et pensais un instant qu'elle était partie en voyage, comme chaque année à cette période...Je ne risquais pas de rencontrer quelqu'un...ce qui me soulageais terriblement, car je n'aurais pas aimé donner une explication évasive sur l'état de mon visage ou sur mon travail en cours!!!!
Enfin, j'étais chez moi...La porte d'entrée était légèrement entrouverte et immédiatement je présageais du pire... Je poussais la porte, et constatais ce que j'avais redouté!!
L'appartement était sans dessus-dessous. Les meubles avaient été ouverts, inspectés, fouillés minutieusement...Mes affaires jonchaient le sol de toute part et je fus obligé d'enjamber cet amoncellement d'objet pour parvenir jusqu'à ma chambre...
En d'autres cas que celui-ci j'aurais ressentie la terrible impression d'avoir été « violée », « vandalisée » dans ma vie personnelle...mais à cet instant même, je ne ressentais plus rien, ma capacité émotive avait été atomisé il y avait un moment!!!
Je regardais mes affaires éparpillées et me fit la réflexion que le matériel avait bien peu d'importance en ce bas monde!!!!!
Mes « visiteurs » étaient de véritables professionnels, car il n'y avait pas une seule empreinte, et je pensais soudain, que ce « brave Kellerman » ne devait pas être étranger à ce carnage...Se pourrait-il qu'il soit à Chicago à cet instant? Croyait-il que je pouvais avoir la négligence de laisser des informations cruciales dans mon propre appartement!!! C'était bien mal me connaître!!!!
Ragaillardie par cette pensée, j'attrapais un jean's sur le sol, un sweat shirt bleu marine à capuche, et une paire de converse à laquelle je tenais tout particulièrement...Et passais dans la salle de bain pour finir de me remettre les idées au clair!!! ♦♦♦♦♦♦
Habillée plus décontractée, j'avais l'impression d'avoir fait peau neuve, et cela me redonna l'espoir de voir cette histoire trouver son happy end!!!
J'accrochais mon hoslter à ma ceinture, ramassais quelques effets personnels que je jetais machinalement dans un sac en toile...Je m'assurais enfin que j'avais tous les trousseaux de clé dont j'avais besoin et je quittais mon loft sans me retourner....
Ma voiture était là où je l'avais laissé, dans le garage que je louais, à l'angle de ma rue...J'entrepris de la faire démarrer, et comme à chaque fois, j'appréhendais qu'elle ne me « lâche » une fois de plus, vue son état...Mais aujourd'hui, elle ne m'opposa aucune résistance, et je sentis son bon vieux moteur ronronner, comme pour répondre à mes prières... Je restais un moment dans le garage, bercée par le bruit de ma Ford...et je songeais qu'il ne me restait plus qu'à tout reprendre depuis le début...
La Prison de Fox River serait mon point de départ pour tenter de mener à bien cette mission...
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:24 | |
| Chapitre 11: Une mission délicate...- Spoiler:
Je roulais à bonne vitesse, et je n'étais plus qu'à quelques kilomètres de la « plus célèbre » prison de tous les États Unis... Il m'avait fallut tous ces évènements pour revenir à Chicago et repartir du début: Fox River! Je pensais à la façon dont j'avais pris part à la traque des 8 prisonniers de Fox River, et je constatais que hormis les journaux ou les photos que j'avais étudié à l'Agence, je ne connaissais pas la Prison, car je ne m'y étais jamais rendu...
Cruelle erreur, que j'allais vite réparer!!
Je pouvais maintenant distinguer les deux grandes tours flanquant l'imposante porte d'entrée de la prison, ainsi que ses miradors... Sortant du dernier quartier d'habitation de la zone urbaine de Chicago, je vis se dresser Fox River face à mon regard!!! Je fus surprise par les dimensions du centre pénitencier, et je songeais tristement que cet immense bâtiment devait contenir un grand nombre de pauvres âmes en quête de rédemption!!!
Je garais un instant ma Ford un peu à l'écart du parking des visiteurs et entrepris de faire le tour de Fox River, à pieds, pour mieux « sentir » les évènements qui avaient eu lieux dans cet endroit...
Seule Fitz Street gardait les traces de l'évasion, et je m'arrêtais un instant à l'endroit où les 8 fugitifs avaient réussie la plus grosse opération de leur vie...
La fenêtre de l'infirmerie avait été condamnée avec de grandes planches de bois, certainement cloutées de l'intérieur... Je supposais que cette issue, ainsi que la pièce dédiée autrefois aux détenus malades, avaient définitivement perdues leur fonction!!!
Les 8 hommes étaient passés par cette fenêtre, avaient rampé le long d'un cordon d'alimentation électrique reliant l'infirmerie au mur d'enceinte, avaient enjambé les barbelés du mur extérieur de la prison et s'étaient laissés glisser le long d'une gouttière...
De cette expédition périlleuse, il ne restait que les marques des chaussures des prisonniers, laissées sur la gouttière, et les barbelés aplatis au sommet du mur d'enceinte qui n'avaient pas été remplacés...
Une telle opération n'était en rien le fruit du hasard, elle avait été méticuleusement préparée et exécutée avec brio... Je pensais alors au cerveau de cette évasion, Michael Scofield...Il ne lui avait pas fallut plus d'un mois pour réaliser son plan d'évasion...Temps particulièrement mis à profit entre son incarcération à Fox River et cette sortie magistrale...!!!
Cet homme pouvait bien détenir les réponses aux questions que je me posais depuis le début...Je devrais le confronter d'une manière ou d'une autre...Et je savais que je ne trouverais jamais le repos avant d'avoir démêlé toute cette histoire!!! Cependant, il n'était pas encore temps, et j'avais une mission plus importante à mener avant...et qui pourrait bien déboucher sur cet homme au bout du compte!!
Dire que mon transfert pour Chicago ne devait couvrir qu'une pauvre mission d'évasion sans conséquence...Aujourd'hui, j'étais bien loin de mes considérations initiales concernant mon job d'Agent du FBI. Dorénavant, je mettrais un point d'honneur à faire tomber tous les protagonistes officiels et « officieux » de cette terrible machination...
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Ma petite ballade m'avait apportée un petit début de piste, mais j'avais beaucoup à faire avant de pouvoir m'orienter sur ce chemin...
Tout en regagnant ma voiture, je pensais aux employés de Fox River qui avaient été brisés par cette évasion...J'aurais aimé parler avec l'ancien Directeur de Fox River, Henry Pope. Le pauvre homme avait porté la responsabilité première de la fuite des 8 hommes, et avait été mis à pied pour faute professionnelle grave...Une carrière brisée!!
De toute façon, il ne servait à rien que je m'attarde par ici, je n'étais pas en service et plus personne ne serait en mesure de me fournir les informations que je souhaitais acquérir pour poursuivre ma quête!!!
Je redémarrais mon véhicule et roulais en direction de Chicago, en réfléchissant à la manière dont j'allais pouvoir exécuter mon plan... Soudain, je passais devant la devanture d'un kiosque à journaux, où s'étalaient les gros titres du jour...Ce que j'y lus m'apparut tellement invraisemblable, que je stationnais ma Ford en double file et courrais acheter le Chicago Tribune pour lire les détails...!!!
Je regagnais ma voiture aussi vite, redémarrais et roulais quelques rues pour aller me stationner sur un parking du centre ville... Tranquille, je pus enfin feuilleter les grandes pages centrales consacrées au titre du jour, celui-même qui avait attiré mon attention... Je n'en revenais toujours pas...Mes prières venaient tout juste d'être exaucées, et je savais maintenant comment j'allais m'y prendre pour réaliser la mission que m'avait confiée Kellerman...
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:25 | |
| - Spoiler:
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Les évènements dont j'avais été victime ces derniers jours m'avaient tant coupé du monde que je n'avais pas été mise au courant de la tragédie que me relataient les gros titres... Mais ne dit-on pas "A quelque chose malheur est bon "...
C'est pourquoi je prenais cette information comme ma piste la plus probante et décidais de m'y atteler!
Je sortais du parking et suivis les panneaux qui menaient au nord de la ville. Ma Ford s'engouffra dans la circulation fluide du périphérique...
Je n'étais pas loin de mon but, et pourtant la route me parut être plus longue qu'une éternité... Je n'aurais jamais pensé la refaire, ou même avoir le courage d'y parvenir...
Il faut dire que j'allais « déterrer » de vieux souvenirs, et que je n'avais plus fait ce chemin depuis plusieurs années...
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Arrivée devant la grande porte en fer forgé, je contemplais un instant ce lieu de repos éternel...et songeais aux générations d'habitants de Chicago réunis à jamais entre ces parcelles!! Enfin, j'engageais lentement ma Ford dans une allée adjacente du cimetière St Angelus...
Je me félicitais d'être arrivée si tôt, la cérémonie ne commencerait que dans quelques heures et j'aurais tout le temps de repérer les lieux avant...
Je stationnais mon véhicule à l'ombre d'un chêne centenaire, planté à l'arrière d'un caveau pittoresque surmonté de la statue d'un couple enlacé pour l'éternité!!
Les promeneurs de ce lieu particulier, ainsi que les familles des défunts ne devraient pas prêter grand cas à ma pauvre épave noire...
Je remontais ma capuche sur ma tête et me cachais derrière mon couple d'amoureux éternels pour mieux suivre la mise en place du service de sécurité qui commençait à s'activer à l'entrée du cimetière...
L'après midi promettait d'être animé, et ce lieu verrait un grand nombre de personnalités éminentes de la politique et des milieux aisés, de la ville et même du pays entier...
Ce cimetière serait la dernière demeure du Sénateur Franck Tancrédi, qui avait mis fin à ses jours en se pendant dans sa propriété voilà trois jours...
J'avais voté pour cet homme au début de mon parcours professionnel, mais ses prises de position plus que radicales au cours des dernières années, m'avaient « fâchées » avec sa politique et j'étais passé aux mains du camps adverse!!!
Des rumeurs parlaient de sa future nomination auprès de la Présidente Reynolds, et il paraissait incongru qu'un homme de sa trempe ait craqué si prêt du but ultime de sa carrière... Mais il avait mis fin à ses jours, et il était aisé de penser qu'il serait bien vite remplacé!! Je n'aurais pas aimé faire de la politique et participer à ce grand jeu des « chaises musicales »!!!!
Juchée sur mon petit promontoire je pouvais suivre aisément l'arrivée des premières berlines noires, et du cortège à pied qui suivait le corbillard...
La foule était dense, et je pus même apercevoir le représentant officiel de la Présidente Reynolds, le Ministre des Affaires intérieures, qui descendit d'une voiture aux vitres fumées...
L'assemblée était particulièrement recueillie, et je pouvais entendre les intentions de prières lues par le pasteur chargé de la bénédiction funèbre...
Le texte choisie pour la descente du cercueil me déchira le cœur et je versais une larme au souvenir du jour où il avait été prononcé dans les même circonstances, au même endroit qu'aujourd'hui...Il y avait plus de 10 ans... Je fermais les yeux bercés par cette douloureuse évocation, et me laissait aller à mon spleen...
Quand je me repris enfin, j'essuyais mes yeux d'un revers de manche et tentais de chasser ses pensées inappropriées pour le moment...
C'est alors que je la vis... Sara Tancrédi, la fille du Sénateur était présente aux obsèques de son père...C'est exactement ce que j'espérais...!!
Je la détaillais plus précisément...Enveloppée d'un long manteau noir, le visage impassible, elle remontait l'allée qui menait à la tombe que l'on commençait à recouvrir...Entourée de deux molosses à la mine patibulaire, elle ressemblait plus à une femme captive qu'à un médecin...
Soupçonnée d'avoir facilité l'évasion des prisonniers de Fox River, elle avait été retrouvée inconsciente au milieu de son appartement...Une overdose de médicaments l'avait conduite dans un institut de soins spécialisés, où elle avait séjourné jusqu'à maintenant, sous haute surveillance... J'avais appris par les journaux qu'elle venait d'en sortir et que le manque de preuve dans son implication à Fox River lui permettait de circuler librement jusqu'à son procès...
Elle paraissait encore très affaiblie et son visage gardait les traces de son addiction...
Elle n'avait adressé la parole à personne et semblait très lointaine de la scène qui se déroulait sous ses yeux...
Alors que les gens commençaient à se disperser, je vis le pasteur venir lui presser le bras affectueusement, mais elle ne réagit pas....
Les médias la disaient en froid avec son père, et il est vrai qu'elle n'était apparu que très rarement à ses côtés lors de ses sorties publiques...
Cette jeune femme discrète ne menait pas une vie dissolue ou sensationnelle, c'est pourquoi les médias ne s'étaient pas vraiment intéressés à elle, jusqu'à l'évasion...
Aujourd'hui, tous les « torchons » de la ville spéculaient sur l'issue de son procès et les motivations qui l'avaient poussées à aider 8 meurtriers à s'enfuir... Heureusement, la cérémonie avait été interdite aux médias, et les journalistes se pressaient certainement aux portes du cimetière pour obtenir une interview exclusive de la jeune femme...
Lorsque tout le monde fut partie, je vis qu'il ne restait qu'une voiture dans l'allée.
Sara n'avait toujours pas bougé... Ses deux « gardes » s'étaient éloignés, et j'avais vu l'un des deux quitter le cimetière par une porte latérale...Il était sans doute partie repérer l'extérieur pour pouvoir la faire sortir sans encombre...
Je descendis de mon perchoir, laissant mes amoureux à leur tranquillité éternelle...
Doucement je me faufilais dans les allées, rasant les tombes pour ne pas me faire remarquer... Je n'étais plus qu'à une rangée de tombe de celle du Sénateur, quand je vis la toute première réaction de Sara Tancrédi... D'un seul coup tout son corps s'affaissa et elle tomba à genoux sur la terre fraîchement retournée...Elle ramassa une poignée et la pressa contre son cœur...
Accroupie derrière la statue d'une petite fille jouant avec un chiot, j'aperçus de grosses larmes ruisseler le long de ses joues, et soudain je fus saisie par le chagrin de cette femme...
Un chagrin que je connaissais bien, fâchée ou non avec ses parents, on en vient toujours à les pleurer lorsqu'ils disparaissent... J'avais pleuré les miens dans ce même cimetière voilà dix ans, après qu'ils se soient tués tous les deux dans un accident de voiture... Je n'avais pas pardonné au chauffard qui les avait percuté de plein fouet ce soir là, et hormis le jour des obsèques, je n'étais jamais revenue dans ce lieu...Je me refusais à leur rendre visite dans un endroit mort, alors même qu'ils étaient encore si vivants pour moi et pour ma sœur Beth....
Je pouvais imaginer la souffrance et la colère de Sara à cet instant, son père l'avait tout bonnement abandonné, et il gisait ici sous ses pieds à jamais...
Toujours secouée par les sanglots, elle se redressa et murmura quelque chose à l'intention de son père, et s'apprêta à quitter l'allée...
Si je voulais sortir de l'enfer qui était le mien, je ne devais plus faire de sentiment, et agir immédiatement...
Je me ravisais et me dirigeais à sa suite, en évitant d'attirer son attention....Lorsque je fus à sa hauteur, je jetais un coup d'œil aux alentours pour être sûre que personne ne prêtait attention à nous, et m’apprêtais à passer à l’action…
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:26 | |
| Chapitre 12: Une confrontation bien féminine...!!- Spoiler:
Je lui assénais un violent coup sur la nuque ! Comme elle ne m’avait pas sentie dans son dos, le coup fut précis, direct et sans fioriture…Elle s’écroula inconsciente dans mes bras…
Heureusement pour moi elle était assez frêle, et malgré le fait que nous fassions à peu près la même taille, je n'eus aucun mal à la transporter jusqu’à ma voiture… Je la couchais délicatement sur la banquette arrière de ma Ford, sans omettre de lui attacher les mains avec les menottes que j’avais pris soin d’emporter…Le temps s'était rafraîchit et je pensais qu'elle pourrait avoir froid dans son sommeil, alors machinalement je la couvrais du pled que j'avais tiré de mon coffre... Enfin, je me mis au volant, et démarrais ma vieille guimbarde...A ce moment je vis à ma droite, le colosse de Sara, qui tournait près de la tombe du Sénateur, afin de retrouver sa protégée, qu'il avait malencontreusement abandonné trop longtemps!
Je passais la vitesse supérieure et engageais mon véhicule dans l'allée centrale du cimetière pour parvenir jusqu'à la sortie... Malheureusement, et comme je l'avais pressentie, le chien de garde de Sara Tancrédi n'était pas dupe et lorsque je passais à sa hauteur, il vit la jeune femme couchée sur ma banquette arrière...Il se mit donc à ma poursuite, et sortant un talkie-walkie de sa veste, contacta son collègue à la rescousse...
Évidemment, il n'y avait qu'une seule allée destinée aux voitures pour sortir de ce maudit lieu de mort...J'allais avoir de sérieux ennuis, je le savais...!! Ainsi, quand le second garde du corps surgit une arme à la main au bout de ma route, et prêt à tirer, je pris la seule décision qui s'imposait...J'appuyais sur l'accélérateur d'un violent coup de pied, me baissais au fond de mon siège, et fonçais sur l'homme sans me préoccuper des conséquences!!
Alors que ma voiture se rapprochais furieusement de lui, je vis le molosse ajuster son tir et viser...La balle traversa mon pare-brise, l'appui-tête du siège passager, et vint se ficher sur la partie haute de ma banquette arrière, à quelques mètres seulement de la tête de Sara, toujours inconsciente!!
La voiture continua sa course folle, et percuta violemment le géant...L'homme roula sur mon capot, laissant une trace de sang net...La respiration suspendue, je jurais « Grand Dieu » que cet homme allait s'en sortir, et culpabilisée, je jetais un coup d'œil dans mon rétroviseur, au moment où il s'écroula sourdement sur le sol...Son collègue arrivé à sa hauteur, l'aida à se relever lentement, et je vis les deux hommes rejoindre rapidement un 4x4 noir. Je n'étais pas encore débarrassée d'eux...
Sara n'avait pas bougé malgré les chocs subies par ma voiture...Mon coup l'avait vraiment assommé! Je devrais être tranquille un petit moment avant qu'elle ne reprenne connaissance...
♦♦♦♦♦♦
Le 4x4 me filait depuis ma sortie du cimetière, et malgré mon habileté à slalomer entre les autres véhicules, je ne parvenais pas à semer les deux hommes...Ils avaient sans doute des ordres, et ils n'étaient pas prêts à en démordre!!
Je misais de les tenir suffisamment à distance, pour pouvoir décider comment rallier mon objectif...J'étais à quelques kilomètres de la fameuse bifurcation que je devrais emprunter...Il fallait que je trouve une solution rapide!!!
Devant moi, un camion de marchandises occupait une bonne partie de la voie principale, depuis quelques minutes, et il avait passablement ralentie la circulation. Je voyais à présent mes deux assaillants se rapprocher dangereusement...
Vue l'état de "décrépitude" avancée de ma Ford, les moyens à employer étaient d'une simplicité enfantine!!!! Collant le poids-lourd au plus près, j'entrepris de le doubler, pour me rabattre devant lui, une queue de poisson en prime!! Mon aile droite venait de rendre l'âme!! Mais mon stratagème avait marché, et les deux colosses ne devaient maintenant plus m'avoir dans leur champs de vision... Je doublais encore deux véhicules et m'engageais dans la fameuse bifurcation, sortant définitivement du périphérique et de la ville...
Je doutais encore d'avoir réussie à semer les deux hommes, c'est pourquoi, je rentrais ma voiture dans un chemin sur le bas côté de la route, à l'abri des arbres, et patientais en espérant...
Je vis passer un certain nombre de véhicules, mais aucune trace du 4x4...J'étais libre...Maintenant, j'avais une mission à terminer...je pouvais m'y atteler sérieusement! Un coup d'œil rapide dans le rétroviseur me rassura: ma passagère dormait toujours!!
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:29 | |
| - Spoiler:
♦♦♦♦♦♦ Définitivement sortie de la métropole, j'avais décidé de rejoindre le seul lieu où je me savais en sécurité et où je serais tranquille pour entrevoir la suite des évènements...
Mon père qui travaillait comme ingénieur environnemental pour le gouvernement, avait eu un coup de cœur particulier pour une bicoque située au fin fond de la Forêt de Kenosha...Et il l'avait acheté sur un coup de tête, afin de la rénover et d'y loger « ses petites femmes », comme il aimait nous appeler... Mes parents ne nous avaient pas laissé dans le besoin à leur décès, mais le seul bien matériel qui m'importait était ce chalet où nous avions passé, ma sœur et moi nos plus belles vacances...
Je n'étais pas revenue dans cette maison depuis très longtemps, mais la route chaotique n'avait pas changé, et je retrouvais mon chemin instinctivement... Ce retour au plus près de mon passé me faisait un bien fou, et même si les circonstances n'étaient pas particulièrement appropriées, je ressentais une harmonie intérieure à l'idée de poser enfin les pieds dans un lieu connu de moi seule...!!
Je garais la voiture à l'écart de la maison, et m'apprêtais à descendre mon « colis »!! Mais au moment ou j'ouvrais la portière, je reçue celle-ci en pleine poitrine, avec une telle force que je basculais à la renverse!!
Je fus tellement surprise, qu'il me fallut quelques secondes pour réagir, et ce laps de temps suffit à Sara pour sortir de ma Ford les pieds en avant et se mettre à courir vers la forêt... Péniblement, mais pas sans colère, je me redressais et sortie mon arme que je pointais dans sa direction en criant:
« Je vous conseille de ne pas faire un pas de plus, cette arme est chargée et je n'hésiterais pas à m'en servir si vous faites le moindre geste!! »
Elle était déjà loin de moi, presque camouflée par les arbres, mais je la vis s'immobiliser, les deux mains toujours menottées dans son dos...Mon arme toujours pointée sur elle, je regagnais la distance qui nous séparait...Alors que je n'étais plus qu'à quelques centimètres d'elle, elle me fit brusquement face, et plongeant son regard noir dans le mien, me jeta:
« Mais qui êtes-vous?? Et que me voulez-vous?? »
Je persistais à garder mon identité secrète pour le moment, et d'un signe de mon arme je lui désignais le chemin de la maison...La forêt pouvait avoir « des oreilles »!!! Nous nous dirigeâmes vers le chalet, et tout en marchant à sa suite, je jaugeais le courage de cette femme, qui avait su me surprendre, avait feint l'inconscience tout le voyage, pour mieux s'échapper au moment opportun...Elle aurait pu réussir si je n'avais pas été armée!!! J'admirais son courage, et je repensais brièvement à ma confrontation avec T-Bag... Cette femme était de la même trempe que la mienne et elle était maligne, je devrais dorénavant m'en méfier!!!
Tout en la maintenant en joue, je sortais mon trousseau, et retrouvais immédiatement cette petite clé plate, si caractéristique, qui ouvrait « mon jardin secret »... La serrure et la porte avaient beaucoup vieillie, et les deux résistèrent un peu à mes pressions...Enfin, poussant d'un coup d'épaule, la porte céda, nous laissant le champs libre pour accéder à la maison:
« Entrer, nous allons rester là un moment Vous et moi et je vais vous demandez de collaborer, pour votre bien!!... »
D'une pression de mon arme dans son dos, je l'invitais à prendre place sur une des chaises du salon, et fermais la porte derrière moi d'un coup de pied...
Plongées dans l'obscurité du lieu, j'entrepris de rebrancher le courant, et actionnais le disjoncteur situé tout près de l'entrée...Les lampes de la maison grésillèrent un instant, et la lumière fût!!!
Je sortie de mon sac les liens que j'avais emporté et entrepris de ficeler mon « hôte » à sa chaise, afin qu'elle ne puisse plus envisager de s'échapper... Puis je déplaçais une chaise sur laquelle je m'assis pour lui faire face...
Quelle situation curieuse...Je ne connaissais pas cette femme, mais j'avais reçu l'ordre de la kidnapper, de la faire parler, puis de la livrer...de quelques manières que se soient...!!!
Nous étions maintenant face à face, et son regard continuait à soutenir le mien, comme un signe de défi !
Je posais mon arme sur la table basse, et réfléchissais aux pistes que j’avais la concernant et la façon dont je devais m’y prendre pour lui soutirer les informations qui m’intéressaient…Je savais qu'elle était responsable en partie de l'évasion des 8 prisonniers, puisque c'est elle qui avait laissé la porte de son infirmerie ouverte...Les 8 hommes étaient parvenus jusqu'à son bâtiment et son erreur...ou son implication volontaire leur avait donné « la clé des champs »!!
Je la croyais réellement impliquer dans cet événement, car une telle erreur ne pouvait décemment pas coïncider avec le plan mis en place par Michael Scofield...Ce qui m'échappait totalement, c'étaient les raisons personnelles qui l'avaient conduites à commettre un tel délit...Je devais savoir...!!
Le silence commençait à peser lourdement dans le salon, et c'est elle qui le rompit, après m'avoir dévisagé de son regard le plus noir:
« Vous pensez peut-être que vous aller m'amadouer parce que vous êtes une femme, mais je ne vous donne pas plus de considération qu'à eux...!!! me dit-elle entre ses dents...
Elle avait donc eu à faire aux « hommes de l’ombre » elle aussi…Cette révélation me surpris, et je réalisais que son implication était parfaitement évidente si quelqu’un avait tenté de l’approcher… :
« Est-ce que vous connaissez ces hommes ? Que vous ont-ils fait ?? Sara répondez-moi, c’est important…
- Ces salauds ne m’ont pas eu…Et vous ne m’aurez pas non plus…Je ne suis pas dupe, ils vous ont envoyé pour me faire parler, mais vous perdez votre temps, je ne sais rien !!! »
Elle semblait las et je savais pertinemment qu’elle pensais me dire la vérité…Mais si ces hommes étaient à sa poursuite, il y avait forcément une raison :
« Je ne suis pas avec les hommes qui vous poursuivent, mais j’ai besoin que vous m’apportiez des réponses, car vous êtes le premier maillon de toute cette affaire…et je ne m’en sortirai pas sans vous !! lui dis-je
- Vous me croyez vraiment naïve…Vous m’avez frappé, vous m’avez kidnappé et je suis attachée sur une chaise au beau milieu de « je ne sais où » !!! Bien évidemment vous n’êtes pas avec eux !! » Elle enrageait littéralement…
Soudain, je m'aperçus que je ne valais pas mieux que ce Kellerman...Ses sales méthodes étaient devenus les miennes...Et je me demandais soudainement si ses raisons exigeaient le même type de sacrifice que celui que je m'apprêtais à commettre!!! Je décidais instantanément de changer mon fusil d’épaule…Je ne parviendrais à rien en la torturant…Mieux valait m’en faire une alliée qu’une ennemie !!
Doucement je m’approchais d’elle à nouveau et entrepris de défaire les liens que je lui avais infligé : « Pour preuve de ma bonne foi, je vous détache, mais promettez-moi de ne pas tenter de vous enfuir…Vous ne me faites pas confiance, mais je souhaite que très bientôt vous soyez amenée à le faire… »
Alors que je terminais de détacher ses pieds, je lus la stupéfaction sur son visage…je ne l’avais pas encore convaincue !!Il était temps de lever le voile sur une partie de mon identité :
« Les hommes qui sont à l’origine de vos problèmes, le sont aussi des miens…Et je cherche les raisons qui lient « ces hommes de l’ombre » aux évadés de Fox River !! »
L’invocation de Fox River n’était visiblement pas une bonne idée, car je vis Sara se renfrogner immédiatement à l’énoncé du nom de son ancien lieu de travail…
« Ne vous méprenez pas, je ne vous rend pas responsable de l’évasion…mais je sais que vous avez participé à aider les 8 fugitifs, et je souhaiterai savoir pourquoi ! »
J’avais regagné ma chaise, Sara n’avait pas bougé. Elle semblait aux prises avec sa conscience…Allait-elle m’aider ?
« Qu’est-ce qui me prouve que vous ne tentez pas de vous servir de moi ?? Ces hommes ont tué mon père, je n’ai plus rien à perdre dorénavant !! »
Malgré sa maîtrise, elle fut secoué d’un sanglot, et de nouveau je perçus le chagrin profond de cette femme…Nous avions tant en commun !!
« Ces hommes ont kidnappé ma sœur, ainsi que le petit garçon de l’un de mes amis !!! Sara, je suis désolée pour votre père, mais si nous ne trouvons pas une solution rapide, ce sont deux autres innocents qui trouveront la mort !!! »
Elle essuya ses yeux, et pris une profonde respiration…Cette histoire nous dépassait complètement, et nous étions toutes deux les victimes d’une terrible machination…
« Je travaillais comme médecin à Fox River, mais cela vous le savez déjà… ! J’avais comme patient Lincoln Burrows, le détenu condamné à mort pour le meurtre du frère de la Vice Présidente… Il y a un mois de cela, son frère, Michael Scofield a été incarcéré à Fox River. Il avait un plan pour faire évader son aîné, afin de lui éviter la peine de mort, car il se battait pour prouver son innocence… Ses convictions, les preuves qu’il m’a apporté, ainsi que son entêtement à ne pas se résoudre au pire, m’ont définitivement rallié à sa cause…J’ai donc tenté de faire plier mon père, par rapport à la peine requise pour Lincoln, mais il a tout bonnement refusé de m’écouter…Je ne voyais pas d’autre solution pour les tirer tous les deux de cette situation, alors lorsque Michael m’a demandé « d’oublier » de fermer à clé la porte de l’infirmerie, j’ai accepté…Mais cette décision m’a coûté très cher…Et je ne pensais pas laisser le champs libre à 8 prisonniers !! »
Son regard se troubla et je savais à qui elle faisait référence en parlant des 8 fugitifs…Elle méritait de savoir ce qu’il en était :
«Patoshik et Franklin ont été tous deux appréhendés et remis aux autorités…» l’informais-je.
Elle semblait étrangement soulagée…Puis la curiosité l’emporta :
« Comment pouvez-vous savoir tout cela sur les fugitifs ?? Vous savez beaucoup de choses sur moi, mais je ne sais toujours pas votre implication au sein de cette affaire, ni votre nom, d’ailleurs !! me dit-elle
- Je m’appelle Amy Lawrence…et j’avais un rôle au sein du gouvernement, mais aujourd’hui je ne suis plus rien, car comme vous je suis la victime de toute cette machination !!!
Je trouvais mon explication largement suffisante pour le moment, et par chance elle s’en contenta…
- Sara, à partir de quel moment ses hommes ont-ils commencé à vous traquer ?
- Mon père était pressentie pour prendre la Vice Présidence ou un Ministère dans le gouvernement de la Présidente Reynolds…Il avait donc des positions radicales qui lui ont souvent attiré les foudres de ses détracteurs…Mais après l’évasion, il m’a laissé un message sur mon portable, me disant qu’il souhaitait me parler concernant Lincoln Burrows, et qu’un élément déterminant l’avait amené à revoir sa position initiale…Je me suis donc rendu chez lui, dès que j’ai eu son message…Mais à mon arrivée, j’ai aperçu un homme qui s’enfuyait par l’arrière de la maison, et lorsque je suis entrée, j’ai trouvé mon père pendu !!! »
La confidence semblait lui coûter, et alors qu’elle luttait contre sa colère, je l’invitais d’un regard à poursuivre, car les pièces du terrible puzzle s’imbriquaient maintenant les unes avec les autres en toute clarté… !!
« Ses affaires jonchaient le sol du bureau, comme si quelqu’un venait de les fouiller méticuleusement…Après avoir appelé les urgences, j’entrepris de le dépendre et de tenter de le ranimer moi-même…Mais il était trop tard ! » elle se tut un instant, puis repris :
« En tentant de le ranimer j’ai mis la main sur l’une de ses poches intérieures et j’ai sentie comme un renflement…Sous son gilet, tout contre son torse, il avait enfouie un petit carnet…Je l’ai récupéré ! Je n’aurais pas souhaité qu’il tombe entre de mauvaises mains… !! »
Un indice enfin, l’excitation d’avoir des réponses m’anima :
« Avez-vous ce carnet sur vous Sara ?? Que contient-il ?
- Ne vous réjouissez pas trop, je ne l’ai pas sur moi…Ce carnet est griffonné de symboles que je n’ai pas pût déchiffrer, cette piste ne mène à rien !! Mais ce que je sais, c’est qu’à partir du moment où j’ai mis la main sur cet objet, les hommes en noirs ont commencé à me poursuivre !!!
- Sara, ce carnet possède forcément une clé, et il importe visiblement beaucoup à ceux qui nous manipulent, alors nous allons aller le chercher, et tenter de démêler cette intrigue…
Je laissais ma phrase en suspend, car la porte du chalet venait de battre à la volée et une ombre surgit sur le pas de la porte !!
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:31 | |
| Chapitre 13 : Le petit carnet noir- Spoiler:
Le claquement de la porte d'entrée nous fit sursauter et je restais figée par la surprise... Sara, qui n'avait pas bougé de son siège depuis le moment où je l'avais libéré de ses liens, venait de se recroqueviller contre le dos de la chaise et je lus instantanément la même surprise que la mienne dans son regard. Alors que la silhouette avançait progressivement dans la lumière, je vis l'effroi la saisir...
Habillé d'un costume sombre, un homme venait de faire irruption au beau milieu des révélations de Sara... S'en était finie de nous, les « hommes en noir » venaient de nous retrouver...
Je repensais furtivement au téléphone munie d'un traceur que m'avait donné Kellerman, et la mission qu'il m'avait confié...Il venait réclamer son dût et j'allais devoir rendre des comptes pour la situation qui était la notre à ce moment même avec Sara...
Mais au lieu de Kellerman, je vis un homme de taille modeste, cintré dans un costume de grand couturier, l'arme braquée sur moi, qui me toisait d'un air ironique et hautain:
« Paul avait raison, vous êtes tout simplement charmante...Ceci dit, vous le serez davantage quand vous aurez posé cette arme sur le sol...!!! »
D'un signe il m'ordonna de déposer l'arme que j'avais rangé dans son holster et de les faire glisser dans sa direction...Ce que je fis de mauvais gré. Quand l'arme fut à proximité de ses pieds, il s'avança légèrement dans la lumière et se pencha pour la ramasser...
Je vis alors son visage plus en détail. C'était un homme d'origine asiatique, je penchais pour un coréen, mais je n'en étais pas certaine...De ses yeux bridés émanait une sorte d'autorité, alliée à l'air hautain qu'il dégageait, je supposais qu'il devait être l'un des supérieurs de Kellerman...
Mais pourquoi Kellerman ne bouclait-il pas sa mission lui-même??Je ne trouvais pas le temps d'y réfléchir, car d'un signe de tête il m'ordonna de m'asseoir et de me menotter à l'une des chaises du salon....Ce que je fis aussi, car il ne servait à rien de tenter quelque chose pour le moment, nous risquions notre vie, et le contrarier n'aurait fait que précipiter la sentence qui nous attendait sous peu...Pour le moment, je souhaitais qu'il nous parle et j'espérais qu'il n'était pas encore au courant de ce que m'avait confié Sara...
Jusqu'où ces hommes étaient-ils impliqués dans ce complot machiavélique?? Et qui était l'investigateur de toute cette machination?? Aux vues des moyens déployés pour faire taire tous les acteurs consentants ou non de cette affaire, il était à parier que celui qui tirait les ficelles, était une personne des plus influentes...Mais pour qui et pour quoi??
Lentement il tira une chaise à lui et pris place avec une délectation visible…Cet homme devait avoir un vrai problème avec les femmes, car il jubilait littéralement du pouvoir qui était le sien à ce moment-même…
« Je suis à la recherche d’un objet qui m’est particulièrement précieux, et j’aimerai qu’il reprenne la place qui lui est destiné rapidement…Je suis certain que vous souhaitez m’aider, et si ce n’est pas le cas, j’espère ne pas être obligé de vous en convaincre !!! »
Je vis le regard de Sara croiser le mien et j'y lus la perplexité...Tout comme moi elle prenait conscience de l'étendue tentaculaire de ce réseau obscur, et des informations qui circulaient entre ses membres!
Mais immédiatement sa surprise laissa place à une détermination sans faille...Tout comme moi elle n'était pas prête à laisser ce « carnet mystérieux » entre les mains de cet homme...Et si cet objet lui importait autant, il était certain qu'il avait bien plus de valeur que nous ne pouvions le supposer...
Notre silence persistant ne sembla pas l'étonner. Son visage était dénué de toutes expressions et je n'aurai pas put dire à cet instant ce qui lui traversait l'esprit... Calmement, il posa son arme sur la table basse (ce geste me provoqua une sensation de déjà-vu, car je l'avais fait aussi, il y avait de ça bien peu de temps), se leva et lissa sa veste de costume pour en effacer les plis disgracieux...Puis il se tourna vers Sara:
« Je vous croyais plus intelligente que votre pauvre père...Mais si vous persistez dans ce sens, je suis prêt à parier que vous finirez exactement comme lui...!!! »
La haine irradiait du visage de Sara, mais je pût admirer à quel point cette femme avait du sang froid, car contrairement à ce que j'avais pensé, elle ne lui sauta pas à la gorge pour se venger des paroles malheureuses qu'il venait d'avoir... Sara dont les membres étaient détachés, représentait notre dernière chance de pouvoir nous tirer de ce mauvais pas et elle semblait en être parfaitement consciente...Ainsi, elle ne fit rien, mais lui jeta un regard noir!
L'homme était stoïque, malgré les pointes d'ironie qu'il semblait distiller avec un art évident, mais il ne paraissait pas se décider sur la marche à adopter...
Lentement il vint jusqu'à moi et se saisit de l'une de mes mains menottées...Je le regardais ahurie et ne réagis même pas lorsqu'il y déposa un baise-main!!
« Quel dommage!! » dit-il, et d'un grand coup sec me rompit le majeur et l'annulaire comme s'ils avaient été deux brindilles de bois mort...Le craquement sinistres de mes phalanges venait de rompre le charme et le silence qui régnaient encore dans le chalet...
Je lâchais un hurlement de douleur et de surprise mêlée...Sara qui n'avait pas vue la scène car l'homme lui tournait le dos se leva d'un bond à mon cri, saisie l'arme à feu, et lui asséna un coup de crosse magistral sur la nuque...
La violence et la hargne avec lesquelles, elle lui infligea le coup furent telles, qu'il tomba comme une masse, inconscient!!
La vivacité de Sara m'impressionna... Sans attendre, elle attrapa les cordes qui m'avait servie à la ligoter et attacha l'homme avec une dextérité incroyable...N'étant momentanément plus en capacité, elle venait de prendre le relais, avec un sang froid magistral...
Mais alors que je le vis revenir à lui une demi seconde, je hurlais à Sara de prendre garde...!! Maîtrisant parfaitement la situation, elle avait déjà anticipé son réveil, bien avant que je l'en avertisse. Bien décidée à en finir une bonne fois pour toutes, elle lui asséna un violent coup de pied dans le visage, ce qui le renvoya aussitôt dans les limbes les plus profondes de l'inconscience!!
Précautionneusement, elle détacha les menottes qui entravaient encore mes poignets et banda d'un mouchoir retrouvé au fond de sa poche, mes deux doigts estropiés...
La douleur irradiait jusqu'au bout de chacune de mes extrémités, et avant qu'elle ne les recouvre je vis la forme sinusoïdale qu'elles avaient prises...Je me retins de ne pas chanceler à mon tour, et pensais un instant que j'avais subie bien pire depuis le début de cette aventure...
Mais décidément, finir dans un coffre, recevoir un violent coup dans le nez, puis voir mes doigts brisés...Ce n'était vraiment pas ma semaine de chance!!!!
Doucement elle me souleva et d'un pas maladroit nous nous dirigeâmes vers mon véhicule que j'avais dissimulé à côté du chalet... Il ne nous restait plus qu'à quitter cet endroit au plus vite, en laissant notre blessé derrière nous...
Je fermais les yeux sur ce lieu qui m'était si cher, et me laissais entraîner dans la voiture, où Sara silencieuse, prit place, mais cette fois-ci côté conducteur...
Depuis l'incident nous n'avions pas échangé un mot, conscientes que nos vies étaient en suspend, rattachées inexorablement à ce « mystérieux calepin noir »...Il nous fallait remettre la main dessus rapidement et en comprendre l'utilité et la signification...
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:33 | |
| - Spoiler:
♦♦♦♦♦♦
Les derniers évènements étaient tels que je dépendais dorénavant de Sara Tancrédi, et qu'elle était maintenant libre de m'abandonner dans sa quête de réponses...Mais elle avait su percevoir à quel point nos désarrois respectifs étaient similaires et qu'à deux nous serions plus fortes pour affronter les jours à venir...
J'avais guidé Sara de quelques directives sommaires, nous permettant de sortir de la Forêt de Kenosha pour revenir en ville...Mais je n'étais plus une très bonne co-pilote, et la douleur lancinante ne me permettait pas de lui être d'une plus grande aide dans l'immédiat!
Lorsqu'elle put enfin se repérer par elle-même, je la laissais nous conduire, sans réellement savoir où nous allions. Prenant la direction du Sud de la ville, elle se dirigea vers les quartiers plus populaires de Chicago. Je tentais de détourner mon attention de la douleur et observais les petites résidences et les immeubles défiler à travers la vitre. C'était un quartier qui paraissait paisible et familial.
Enfin, Sara stoppa la voiture, le long d'un trottoir et m'adressa ses premiers mots depuis de longues heures:
« J'habite la petite maison en face, au coin de la rue, celle avec les volets bleus, là-bas...Vous la voyez? » elle me désigna du doigt une petite résidence plein pied, avec un petit jardinet sur l'avant et de simples volets de bois peints dans un bleu provençal...
Je hochais la tête en signe d'affirmation.
« J'ai besoin de récupérer quelques affaires personnelles à l'intérieur, et j'aimerais que vous montiez la garde pour être sûre que personne n'y pénétrera durant ma visite!! Pouvez-vous faire cela pour moi Amy??
- Je vous couvre Sara...Allez-y, mais avant j'ai besoin de savoir si vous avez caché le carnet chez vous??
- Non, j'ai vite réalisé que ce carnet avait une grande importance...Je l'ai donc caché dans un endroit plus sûr!!Nous irons le chercher juste après...Mais en attendant, couvrez-moi et gardez cela, vous pourriez en avoir plus besoin que moi!!
Elle me tendit l'arme de « l'asiatique », qu'elle avait dut garder après son intervention musclée dans le chalet.
Je saisis l'arme et me fis la réflexion que si Sara savait exactement mon métier à ce moment même, sans doute ne m'aurait-elle pas confiée si prestement de la couvrir...ou alors elle savait!!!! Quelle jeune femme curieuse!!!
Avant de quitter le véhicule elle vissa sur sa tête la casquette que j'avais laissé traîné sur la plage arrière de ma voiture...
Enfoncée dans mon siège, je m'étais tant recroquevillée que je parvenais avec difficulté à avoir une vue d'ensemble au delà du pare-brise...Je vis Sara traverser la rue d'un pas leste, pousser la porte de son portail et prendre le pavillon à revers pour y pénétrer par l'arrière...puis elle quitta mon champs de vision...
De très longues minutes s'écoulèrent, et je ne savais plus depuis combien de temps elle avait rejoint sa maison...Toujours tiraillée par la douleur, je commençais à m'inquiéter qu'il ne lui soit arrivé quelque chose...Et alors que je me décidais à la rejoindre, je vis une silhouette longer la maison...Une jeune femme blonde coiffée d’un bonnet sombre et vêtue d’un long poncho avançait rapidement dans le jardin…Sortant de l’appartement de Sara, elle traversa la rue. C'est lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques pas de l’automobile que je reconnu Sara déguisée de la sorte !!
Elle entra dans le véhicule et sortie de sous son poncho un grand sac dans lequel elle semblait avoir fait place à toute sa vie… :
« Mon appartement a été fouillé de fond en comble…J'aurais dût m'en douter...Ces hommes continuent à nous poursuivre! Nous ne devrions pas trop traîner dans le coin !! Vous avez vu quelque chose durant mon absence ? » Perplexe, je regardais ce petit bout de femme accoutrée comme une voyageuse !
« Non je n’ai vu personne…Mais, pourquoi vous êtes-vous déguisée ??
- Je pensais que je serai moins voyante pour aller récupérer le petit carnet que j’ai caché…On ne sait jamais qui nous pourrions rencontrer une fois sur place !! »
Elle était désarmante avec son sens des prévisions…Si elle avait été l’une des nôtres au FBI, je pense que j’aurais aimé bosser avec elle !!!
Redémarrant la voiture, elle nous conduisit jusqu’à un petit parking camouflé par de grandes haies. Elle stationna le véhicule et s’affaira quelques instants à l’arrière, dans son sac de voyage…Enfin, elle extrait une trousse de premiers soins et pris ma main enveloppée :
« Je dois commencer par vous remettre la fracture en place…avant de pouvoir vous immobiliser au mieux…Je vais tirer franchement, ça risque d’être douloureux…mais vous souffrirez bien moins, après ! »
C’était facile à dire !!! L’attirail posé sur ses genoux ne me rassurait guère, mais je songeais soudain au fait que j’étais en présence d’un vrai médecin, et non pas d’une pseudo apprenti secouriste…Résolue je lui laissais ma main entièrement.
D’un geste sec et précis, elle tira mes deux doigts estropiés et un premier crac résonna, suivie d’un second…Elle venait de replacer deux fractures…La douleur était telle que je ne pouvais détacher mes yeux de mes deux phalanges…Sara y posa deux petites attelles et entreprit de me lier les doigts ensemble, avec un solide bandage :
« Voilà, cette fois vous serez tranquille !!Prenez ces anti-douleurs, et dans quelques minutes vous ne sentirez plus rien…
- Merci beaucoup Sara, vous êtes vraiment un médecin formidable…Je ne doute pas du fait que vous retrouverai bientôt une bien meilleure place qu’à Fox River… !!!
Mes remerciements la firent sourire, mais elle ne dit rien de plus.
« Sara, quelqu’un serait-il en mesure de nous aider dans notre recherche de réponse ??Quelqu’un d’autre que votre père pourrait-il savoir d’où vient ce mystérieux carnet ? lui demandais-je.
- Maintenant que j’y pense, le dernier jour où j’ai vu mon père, juste avant son décès, je l’ai surpris en pleine lecture d’une longue lettre…Lorsque j’ai pénétré dans son cabinet, et qu’il s’est rendu compte de ma présence, il s’est empressé de la dissimuler sous son sous-main… !!
Elle semblait plus que circonspecte.
- Sans doute cherchait-il à vous protéger des questions qu’il devait commencer à se poser concernant cette affaire…Il se peut que la personne qui lui ait remis ou fait remettre ce carnet, lui ait écrit après son décès…Sara, où votre père recevait-il son courrier ? une idée venait de germer dans mon esprit…
- La plupart de ses documents administratifs arrivaient à son cabinet ou dans sa propriété…mais il possédait aussi une boîte postale et peu de gens connaissaient son adresse… »
Sara savait exactement ce qui m’avait traversé l’esprit…
Toujours au volant elle entreprit de me conduire jusqu’à la fameuse boîte postale du Sénateur Tancrédi.
L'entreprise de boîtes postales ne payait pas de mine vue de la rue, et on pouvait douter du sérieux de l'établissement...Mais il n'en était rien!Le service de sécurité du bâtiment, ainsi que les caméras extérieures trahissaient des activités hautement diplomatiques, et il allait falloir montrer patte blanche pour accéder au courrier du Sénateur...
La dégaine de Sara ne lui donnait pas assez de crédibilité pour pénétrer dans ce lieu, et sans son accoutrement, elle risquait d'être reconnue et d'attirer toutes les attentions...Je devais donc prendre les choses en main si nous voulions tirer profit de cette opportunité...:
« Sara, vous en avez déjà fait beaucoup, et je crains sincèrement que vous ne soyez démasquée en tentant de récupérer le courrier de votre père...Laissez-moi y aller, rester dans la voiture et surveillez les alentours! »
J'étais bien décidé à ne pas me voir contredire! Sans lui laisser le temps de réagir, je quittais la voiture et me dirigeais vers l'établissement.
Lorsque je pénétrais dans le lieu, je doutais un instant de ne pouvoir aller au bout, avec tout ce qui m'était arrivé depuis les dernières semaines, mais lorsque je parvenais à l'accueil, mon instinct d'agent reprit immédiatement le dessus.
Je sortais mon insigne, dont je ne m'étais jamais déparée, et la présentais au jeune homme en charge de la réception: « Agent Lawrence, FBI, je souhaiterais avoir accès à la boîte postale du Sénateur Tancrédi... »
Le jeune homme ne semblait pas rôdé aux procédures judiciaires, et j'en concluais qu'il venait sans doute de prendre son poste:
« Je suis navrée Madame, mais je ne sais pas si je peux vous laisser toucher au courrier d'un particulier... »me dit-il -Il ne s'agit pas du courrier d'un client quelconque, mais de celui du Sénateur Tancrédi, qui est mort la semaine dernière. De plus, l'avancée de l'enquête est en passe de révéler un assassinat...Il en va donc de la sécurité nationale, et je vous demande de coopérer! »
Le ton de ma voix ne devait souffrir d'aucun tremblement ou doute, car il pouvait me demander de lui présenter un mandat, et évidemment je n'en possédais pas...
Il prit le temps de la réflexion, mais mon visage était résolu, et je ne fléchis pas...Après quelques secondes, il fit le tour de son bureau et m'entraîna dans une succursale à l'arrière du bâtiment. Durant toute ma visite dans l'établissement, je priais pour ne pas croiser l'un de mes collègues du bureau de Chicago, qui aurait put avoir la même idée que la mienne, ou l'un des mes confrères de la CIA, après tout, on était en terrain miné, cela touchait à la politique des Etats-Unis...
Mais je ne croisais que des employés ou des clients en costume venus retirer leur courrier personnel.
Enfin, au fond d'une petite allée, le jeune réceptionniste me désigna une boîte postale. Elle était recouverte de scellés, les autorités étaient déjà passées pour une première visite.
« Est-ce que cette boîte est toujours en activité depuis que les scellés ont été déposés? Demandais-je à mon jeune réceptionniste.
- Je n'étais pas encore arrivé quand cette boîte a été vidée la première fois, mais il semble que depuis, son destinataire a reçu de nouveaux courriers. »
Me répondit-il en ouvrant la boîte grâce à sa clé-passe.
La boîte du Sénateur contenait effectivement deux lettres datant de la veille. Je m'empressais de les ranger dans ma poche et suivis le jeune homme jusqu'à la sortie, où je me hâtais de le quitter pour rejoindre Sara.
De retour dans notre véhicule, je retrouvais une Sara anxieuse qui semblait avoir trouvé le temps long:
« Je craignais qu'il ne vous soit arrivé quelque chose, je ne vous voyais pas ressortir...Alors? » demanda t-elle impatiente.
Je sortis les deux lettres et les lui tendis.
Son regard interrogatif en disait long sur sa surprise à me voir ressortir avec des preuves, mais je ne lui laissais pas le temps de m'interroger, et balayais ses questions d'un revers de main signifiant : « nous n'avons pas le temps pour le moment, plus tard peut-être... » Elle obtempéra.
L'une des enveloppes semblait plus épaisse que l'autre, mais de petite dimension, quand à la seconde, c'était une enveloppe de forme carrée, aux bords larges, recouvertes de tout un tas de tampons officiels qui laissaient penser que son expéditeur était quelqu'un d'important...ou un leurre?
Sara déchira la première destinée au Sénateur Tancrédi, la plus grande des deux, alors que je me chargeais d'ouvrir la seconde.
Je restais interloquée par son contenu...Mais alors que j'allais l'enseigner à Sara, celle-ci semblait en proie à un profond bouleversement...
Je me penchais vers elle et elle me tendit la lettre qu'elle venait de décacheter:
"Je fais suite à mon précédent courrier, l'une de mes sources les plus fiables me confirme que le carnet vous a bien été remis, cependant, je crains pour votre vie depuis que cet objet est en votre possession. Le mieux serait de l'exposer le plus rapidement possible aux autorités compétentes (celles dont je vous ai touché un mot dans ma dernière lettre), elles seules sauront quoi faire de ce « détonateur »... En attendant, vous devriez partir, vous et votre fille, vous n'êtes plus en sécurité, je pense que nous avons eu des fuites...
Signé: Badger "
La preuve était là, sous nos yeux, le père de Sara avait bien été assassiné, et le carnet était la preuve irréfutable de l'existence d'un complot liant tous les protagonistes de cette affaire... Sara semblait prostrée pour la première fois depuis notre rencontre, ses mains tremblaient, et la longue perruque blonde qui n'avait pas quitté sa tête cachait ses yeux. Le Sénateur avait donc un informateur, il faudrait le retrouver pour démêler cette histoire...
L'impact de cette lettre était tel que j'en avais presque oublié ma découverte dans la seconde enveloppe...Toujours un peu hagarde face à son contenu, je tendais à mon tour mon courrier à Sara, qui s'en saisit.
Elle fit glisser le contenu sur ses genoux, et retourna plusieurs fois dans ses mains ce qu'elle venait de trouver...
Soudain, elle fit vrombrir la voiture et redémarra en direction de la sortie de la ville...Elle ne m'avait rien dit, mais je commençais à comprendre que nous aurions bientôt des réponses à toutes nos questions...
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| | | Tallulha So_Adelstein
Nombre de messages : 148 Localisation : Au pays des insomniaques... Pays : Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:34 | |
| Chapitre 14: Rencontres et vieux « amis »
- Spoiler:
Sara était définitivement une conductrice hors pair, slalomant entre les autres véhicules, elle avait atteint sans encombre les abords de Chicago et nous conduisait maintenant en direction de la Route 292 qui menait vers les états du Sud...
Je savais qu'il nous faudrait peut être une journée ou plus pour parvenir à notre nouvelle destination...même si je ne savais pas réellement où nous allions...
Je tentais de m'éclaircir les idées tandis que je reconstituais petit à petit les pièces de tout ce puzzle...Il est vrai que les 48 dernières heures avaient été riches en rebondissements, nous amenant à nous faire confiance avec Sara...
Je la connaissais très peu, mais je me sentais proche d'elle, et j'espérais que tout comme moi, elle trouverait les réponses aux questions qui la hantaient... En attendant, je savais que cette fois, je devais d'autant plus lui faire confiance, qu'elle me menait au devant d'une situation auquel je n'étais pas préparée, celle de me retrouver de « l'autre côté de la barrière », du côté des criminels...
Sara semblait sûre d'elle, déterminée et je décelait autre chose dans son comportement, mais ne parvenait pas à l'identifier...Comme si elle se réjouissait du tournant que prenait notre aventure...Pourtant, il n'y avait rien de plaisant dans ce voyage, surtout pour moi...et aux vues de ce qui nous attendait au bout de la route!!
En fait, plus notre périple prenait un sens et plus je redoutais ce qui devait advenir...
Je ne voyais pas d'issue à toutes ces malversations et l'espace d'un instant je m'accordais une longue pensée pour Beth, ma sœur, dont je n'avais plus de nouvelles et que j'espérais sauve et bien traitée, malgré sa captivité... Ces espoirs dérisoires auraient dût me donner la force de continuer encore, cependant ils étaient vains et je n'y croyais plus vraiment...
Depuis la terrible nouvelle de savoir ma soeur aux prises avec ce « psychopathe », je ne m'étais pas octroyée le droit de penser à elle, de peur de m'écrouler sous le poids des événements ou bien pire encore, de ne jamais la revoir... Cette minute d'égarement me fût évidemment fatale et je ravalais difficilement les sanglots qui me prenaient la gorge, tout en essayant de me redonner la contenance qui convenait...
Sara était concentrée sur la route, mais commençait à fatiguer après nos longues heures de route...
Elle gara bientôt la voiture à l'entrée d'un petit bourg de campagne et nous prîmes la résolution de faire une pause et de boire un café chaud au troquet du village.
♦♦♦♦♦♦
Attablées l'une en face de l'autre, nous prenions le temps de déguster ce café mérité, après tant d'épreuves passées...
Pensive, Sara déposa délicatement sa tasse sur un coin de la table, et s'affaira une seconde dans son grand sac « fourre-tout », avant d'en ressortir la petite enveloppe trouvée dans la boîte postale de son père. D'un geste elle étala son contenu devant elle et commença à rassembler les pièces...:
« Nous devrions nous relayer jusqu'à destination Sara, je peux conduire malgré mon attelle, et vous avez besoin de vous reposer...Mais pour cela, j'ai besoin de savoir où nous devons aller précisément!! Il n'est plus l'heure de faire des mystères, vous devez tout me dire maintenant! » lui dis-je empressement.
Sara n'avait pas quitté des yeux le contenu de l'enveloppe qui jonchait la table, elle semblait perplexe...Enfin, elle repoussa le tout jusqu'à moi, me laissant le temps de le détailler à ma guise:
« Ce qui me surprend le plus, c'est que cette enveloppe (elle désigna le contenu sur la table) ne semble pas vraiment t'avoir surpris...Je me trompe? » me dit-elle.
Ce n'était pas une interrogation, pas une accusation, et son petit air mutin me laissais penser qu'elle avait décidé de me tester, et me provoquer avec toute son ironie. Puis elle ajouta aussitôt: « Je te tutoies, ça ne te déranges pas au moins? »
J'acquiesçais d'un signe de la tête, et songeais qu'après tout ce que nous avions traversé ensemble, il était bien incongru de continuer à nous vouvoyer! Je sentais aussi qu'il était temps pour moi de lui confier un peu plus que des explications vagues sur moi et ma vie professionnelle... Je relus rapidement les informations accumulées qui se présentaient face à moi et saisis du bout des doigts l'un des petits pliages exposés sur notre table:
« J'ai eu accès à bon nombre de pièces concernant cette affaire, depuis l'évasion des fugitifs...Mais je ne m'attendais pas à tomber sur les deux lettres que nous avons trouvé dans la boîte postale de ton père! Et, à la découverte de ces origamis dans cette enveloppe, je n'ai été surprise que par le fait que l'expéditeur de ces pièces soit encore en contact avec toi...Car évidemment, je connais l'expéditeur de ces petites grues... »lui dis-je.
Soudain elle ne souriait plus:
« Comment sais-tu autant de choses sur moi...ou sur lui?
- Sara, il faut que tu gardes à l'esprit que dans cette histoire nous sommes du même côté. J'ai énormément à perdre, car ma soeur a été kidnappée par l'un de ces « hommes en noir ». Aujourd'hui rien ne m'importe plus que faire payer les responsables de toute cette affaire, et je suis parfaitement consciente que ce n'est pas Michael Scofield qui est derrière tout ça...
- Mais comment es-tu au courant que les origamis m'ont été envoyés par Michael???
- Sara, je suis sur la trace des évadés depuis bien plus longtemps que toi et j'ai assisté à la mort de deux d'entre eux...
- Ils sont morts? Qui, Lincoln? Non, pas Michael...!!
Ce que je lus dans son regard éclaira enfin tous mes doutes, et le ton de sa voix m'implorant de chasser ses angoisses me confirma qu'il y avait bien quelque chose entre Sara et Michael Scofield...:
« Sara, Théodore Bagwell a été tué, ainsi que David Apolskis...Benjamin Mils Franklin et Charles Patoshik ont été arrêtés et reconduits en détention! Michael Scofield, Lincoln Burrows et Fernando Sucre courent toujours...Mais quelque chose me dit que nous allons bientôt les revoir...!!! Sara, je m'appelle Amy Lawrence et je suis Agent du FBI au Bureau de Chicago, et j'étais chargé de ramener en prison les fugitifs de Fox River!!! »lui répondis-je enfin.
Je venais de jouer mes dernières cartes, et j'espérais que cela ne se retourne pas contre moi. Comme je le supposais mes révélations semblaient avoir provoquées le trouble chez Sara, cependant, et contre toute attente je ne décelais aucune colère dans son attitude.
Doucement elle releva la tête et me fixa de ses grands yeux:
« Amy, mon instinct me dit que je peux te faire confiance. J'ai de toutes façons besoin d'une alliée dans cette affaire, pour trouver les réponses qui manquent à la mort de mon père et à l'emprisonnement de Lincoln... Je sais maintenant, j'en suis intimement persuadée, que je n'ai pas risqué ma carrière professionnelle pour une hérésie!! Lincoln est innocent du meurtre dont il a été accusé, et son frère est le seul a détenir les réponses que nous cherchons... Michael avait l'habitude de déposer des origamis codés dans mon infirmerie durant sa détention à Fox River, c'est comme cela que j'ai appris à les déchiffrer... Il nous attend dans deux jours, du côté de Gila, au Nouveau Mexique, dans un Motel à la sortie de la ville... Nous ne devons pas perdre de temps pour le retrouver! »
Elle venait de me livrer les informations capitales qui manquaient à mes recoupements personnels...
J'avais déjà eu affaire aux origamis de Scofield lorsque que j'avais étudié son profil et les pièces retrouvées dans son appartement lors de la perquisition fédérale...Mais de ces petites grues découvertes au fond d'une enveloppe, je n'aurais pas été capable d'en tirer ne serait-ce qu'une coordonnée de route ou de plan. Sara était cruciale dans ma quête, et même si elle avait aussi la sienne, secourir ma sœur et le petit Cameron prévalait sur tout...
D'un geste timide elle fit glisser les clés du véhicule dans ma direction et me demanda finalement:
« Est-ce que tu comptes les arrêter quand tout cela sera terminé? »
Sa question me fit sourire, mais surtout elle me fit prendre conscience de toutes les transgressions par lesquelles j'avais dûs passer pour en arriver à ce tête-à-tête avec elle:
«Sara, ma plaque d'Agent n'est plus qu'un souvenir, aux vues de mon implication dans cette histoire...Et si je dois encore rendre justice, comme mon métier l'incite à le faire, je n'y parviendrais que si les responsables de toute cette machination tombent enfin, et que les innocents qui n'ont que trop payés jusqu'à maintenant, s'en sortent sains et sauf... »
Je ne pouvais être plus sincère avec elle...Je me saisis des clés et me dirigeais prestement vers notre véhicule stationné non loin du petit café. Il était temps de reprendre la route, le chemin jusqu'à Gila promettait d'être long!
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| | | Tallulha So_Adelstein
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| Sujet: Re: "A Very Special Agent" (Terminée) Lun 13 Oct - 0:36 | |
| - Spoiler:
♦♦♦♦♦♦
Le chemin jusqu'à Gila ne fût pas de tout repos, mais après deux jours de conduite, jour et nuit en nous relayant l'une l'autre, nous abordions enfin la banlieue de la petite ville.
Gila n'était pas bien différente des autres villes du Nouveau Mexique, elle possédait de petites rues étroites en terres battues pour les plus délabrées, des habitations ne dépassant pas plus d'un étage de hauteur, et des façades de style coloniale... C'était une petite bourgade et il n'était pas difficile de s'y repérer rapidement.
Ainsi, nous nous dirigeâmes vers la zone sud de la ville, car les panneaux directionnels indiquaient une concentration de Motels et autres petits établissements de passage. La chaleur étouffante extérieure nous clouait littéralement aux sièges de l'auto, et il me tardait d'en finir avec ce voyage, ainsi qu'avec toute cette aventure...
J'avais remarqué que plus nous approchions de Gila, plus Sara semblait nerveuse...Sa conduite était devenue plus brusque au fil des heures, son visage s'était peu à peu fermé et elle ne décrispait les lèvres que pour m'adresser de brèves paroles ou se désaltérer...
Son stress était palpable, et terriblement communicatif!! Pour ma part je tentais de garder en tête les raisons qui m'avaient poussé à la suivre ainsi, et même si la perspective d'avoir enfin des réponses tangibles à mes interrogations était séduisante, j'appréhendais de me retrouver face à ces « fugitifs »!!! Le fait de croiser des criminels ou des fugitifs n'avaient rien d'extraordinaire dans ma profession, mais le fait d'être confrontée à des hommes en fuite qui détenaient des vérités dérangeantes, était quelque chose de particulièrement inhabituel!! Tout comme avec Sara, j'allais devoir gagner leur confiance et me faire accepter d'eux pour avoir une chance de revoir ma sœur et le petit Cameron...
Enfin, notre véhicule arpentait les premiers motels du quartier...Si je ne savais pas précisément où nous devions nous rendre, Sara semblait se repérer sans encombre, dans ce dédale hôtelier! Elle prit à gauche dans une petite impasse et s'enfonça jusqu'au fond de la ruelle. Derrière un premier bâtiment, je découvris un minuscule parking, dans lequel Sara engagea la voiture pour s'y garer.
Sortant de la voiture, elle m'invita à la suivre et à me munir de mes affaires personnelles, car à partir de maintenant nous terminerions le chemin à pieds... Je ramassais mon sac et mon sweat que j'avais déposé sur la banquette arrière de mon véhicule et abandonnais à regret ma vieille carlingue qui m'avait été si précieuse toutes ces années!!
Telles des ombres furtives, nous nous faufilions entre les différents établissements...Si Sara avait su trouver ce petit cul de sac pour y laisser notre véhicule, elle ne semblait pas pour autant familière avec la zone de passage de Gila, et après quelques détours, je me rendais à l'évidence: nous nous étions perdues!!
La proximité de Gila avec la frontière mexicaine avait permis à la petite ville de développer un commerce parallèle qui rapportait gros...Ces dernières années, les établissements hôteliers avaient poussés comme des champignons à l'extérieur de la ville, et se targuaient de voir passer plus d'un million de clients à l'année...!!! Outre des clandestins d'Amérique Latine ou la mauvaise population de Gila, ces motels cachaient maintenant les fugitifs les plus recherchés des États-Unis...Et cela n'avait vraiment rien d'étrange...Nous étions dans un no man's land...
Mais alors que je commençais à désespérer de me repérer dans ce labyrinthe, je me trouvais nez à nez avec une pancarte m'indiquant le réseau de motels de cette zone, les noms, ainsi que les emplacements précis de chacun...
Lorsque Sara me rejoint enfin, je lui fis part de ma découverte et de l'ironie singulière qui venait de me sauter aux yeux!!!
Quelque part, un peu plus au nord de la zone, un motel se détachait de tous les autres et semblait nous faire signe comme un phare au milieu d'une tempête...Un motel baptisé « The Freedom House »...plus qu'une ironie pour moi, c'était du Michaël Scofield tout craché!!! Nous venions de retrouver nos fugitifs!!!! Je n'eus même pas besoin d'expliquer ma théorie à Sara, la vue du nom la fit sourire, et elle prit la tête de notre petite expédition...
Il ne nous fallut pas plus de quelques minutes pour sortir de ce amas d'établissements et apercevoir « The Freedom House »...Il n'était pas bien différent des autres motels de la zone, si ce n'est qu'il était bien moins accessible et particulièrement loin de la route. Cette situation géographique un peu étrange pour un motel était tout à fait adéquate pour des hommes en fuite, décidés à se cacher pour un temps... En nous rapprochant encore, je me rendis compte que le lieu était très peu fréquenté et même à la réception du motel, il n'y avait pas un chat!!!
Alors que Sara inspectait les quelques bungalows à proximité, j'entrais dans le bâtiment principal pour tenter de trouver où chercher...Pour une fois, la chance semblait de notre côté, car je trouvais le registre clientèle ouvert sur le bureau à la réception, et personne aux alentours...
Rapidement je feuilletais les pages des derniers jours et repérais les noms des clients arrivés voilà peu de temps...Il y avait un couple, une femme seule, et deux hommes, portant le même nom de famille: James et John Doe!!!! La subtilité n'était sans doute pas leur fort, mais le « taulier » de l'établissement ne semblait pas y avoir prêté attention ou ne souhaitait pas savoir...c'était monnaie courante dans ce type de lieu de ne pas poser de question!!!
Les frères « Doe » avaient loués un bungalow retiré à l'arrière du bâtiment principal et n'avaient pas encore de date de départ, comme le confirmait le registre du motel...
Je sortis de la réception à la hâte et fis part de mes trouvailles à Sara...Comme je m'y attendais, elle ne s'étonna pas du nom d'emprunt des deux frères et cela la fit même rire un instant.
Reprenant son sérieux bien rapidement, elle s'engagea en direction du bungalow des frères Doe et me fit signe de me tenir à l'écart le temps de savoir si nous avions atteint ou non notre but.
Je regardais Sara s'éloigner de moi et approcher de la porte du bâtiment...Timidement, elle frappa deux coups et attendit une réaction...qui ne se produit pas!! Se tournant dans ma direction, elle me jeta un regard perplexe...Nous semblions nous être trompées de destination!!!
Soudain, Sara se retourna vers la porte et je la vis y coller son oreille, et chuchoter quelque chose...A cette distance je ne percevais pas bien ce qu'elle pouvait murmurer, ni même voir s'il y avait du mouvement à l'intérieur...Quelques secondes passèrent encore, et enfin la porte s'ouvrit!!
L'interlocuteur de Sara était caché dans la pénombre et je ne distinguais pas ses traits. Sara s'engouffra dans le bungalow, sans se retourner vers moi, me laissant dans l'expectative...
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