Michael Scofield / Wentworth Miller

Le personnage de Miller, Michael Scofield, avec la série PB est vite devenu un immense succès mondial. En quelques années, le jeune Britannique est passé du statut d'étudiant à Princetone à celui de prisonnier le plus recherché de la TV et de sex symbol. A présent, il débat des valeur de son alter égo à l'écran et des siennes.

Les studios où ils tournaient le 1er épisode de la saison 4 de PB se situent dans le quartier de Century City à LA, à côté du fameux bâtiment détruit par Bruce Willis dans le 1er volet de "Die Hard" et qui abrite maintenant les bureaux de la FOX corporation. Après avoir passé plusieurs portes, nous pénétrons dans l'un des nombreux studios. Là, nous faisons face à un groupe de personnes agglutinées autour de moniteurs, l'un d'eux haussa le ton jusqu'à un niveau enviable. C'est une question du 12ème metteur en scène de la franchise "On recommence", cria-t-il, et immédiatement, les 5 stars de la série recommencent automatique le dialogue en question. Ce fut surprenant de voir les méchants et les gentils unis dans une conversation pacifique, les frères Michael et Lincoln (Dominic Purcell) retrouvaient leur ami Sucre (Amaury Nolasco), l'ex-gardien Bellick (Wade Williams) et l'ex-policien bipolaire et peu fiable Alex Mahone (William Fitchner).

Wentworth Miller ressemble beaucoup à son personnage, Michael Scofield. Il a les même traits reconnaissables, comme son front plisé, le sens du détail et de l'analyse de tout commentaire et le don d'éluder les questions inconfortable.

"J'ai toujours voulu être un acteur, depuis tout petit, mais en grandissant ça devenait peu réaliste. Mes parents sont des profs d'université, ils ont toujours insisté sur les études. Je savais que je devais d'abord obtenir un diplôme avant de me consacrer à ce que je voulais faire. Je suis allé à Princetone, jouer semblait alors plus un hobby qu'une carrière. Mais l'idée de faire du cinéma ou de la TV m'a toujours attiré. J'ai mis mes affaires dans ma viellie Toyota: mes vêtements, mes raquettes de tennis, de nombreux livres, et j'ai pris la route entre la Pennsylvanie et La où un boulot m'attendait. L'un des copains d'école de mon père était un petit producteur qui faisait des films pour la TV. Durant 1 an et demi, je fus son assistant sans être payé, chef de bureau, assistant de direction, promeneur du chein. J'apportais la nourriture, faisais les photocopies. Inconsciemment, j'ai réalisé que j'étais là pour devenir acteur. Que je devais prendre des risques ou passer ma vie à me demander ce qui serait arrivé si j'avais essayé. La pire chose qui pouvait arriver était que je reprenne ma carrière, ou être employé dans une société de production, une agence, dans des studios ou quoi que ce soit dans ce domaine, chose que j'ai faites pendant 6 ans dans toute la ville selon les opportunités offertes. J'ai connu le milieu sous une autre perspective, différemment que la plus part des acteurs. Ainsi, je connais la valeur de toute le travail derrière un film ou une série TV".

Wentoworth s'est toujours appuyé sur le soutien de sa famille, malgré les difficultés pour les gens qui ne sont pas de ce milieu (son père est prof de droit, sa mère est enseignante spécialisée, tous deux issus de Yale) de comprendre ce qui se passe. Par avis de conscience, Wentworth a la gentillesse de les prévenir quand quelque chose de terrible va arriver à Michael dans la série pour qu'ils ne soient pas trop choqués.

On pourrait penser que pour jouer un personnage aussi complexe physiquement et mentalement, un acteur doit avoir besoin de temps pour se préparer. Mais ce ne fut pas le cas. Il fut choisi quelques jours après l'audition et commenca immédiatement. En fait, il fut le dernier à rejoindre l'équipe.

Vu qu'il est sorti d'une prestigieuse université et que ses proches travaillent dans le domaine du droit (outre son père, ses deux soeurs sont avocates), on pourrait penser que Wentworth est critique sur le système pénal et les méthodes utilisées en prison. Pourtant, après avoir abordé le sujet avec lui, ses yeux bleus se sont aggrandis sous le front plisé, il a évité toute déclaration compromettante en la transformant en révélation intéressante:

"Certaines choses ne doivent pas être discutées en public. Je me souviens qu'enfant, mon père m'avait amené dans un bureau de vote dans les années 80, mais il ne m'a jamais dit pour qui il avait voté. Il y a des sujets comme la politique ou la religion que je n'aime pas abordé. Certains acteurs aiment parler de leurs convictions. Je préfère vous dire que durant le tournage de la saison 1, j'ai eu l'opportunité de vivre dans une vraie prison avec des détenus qui jouaient les figurants. Ils m'ont donné une autre perspective de la vie derrière les barreaux.
On a tous des stéréotypes sur ce qu'est un criminel, sur ce qui arrive dans une prison banale. Ce dont je suis sûr, c'est que la frontière entre eux et nous est très floue, pas de différence ou de définition. On peut facilement se trouver dans une situation similaire, ce n'est qu'une question de chance....Vous conduisez, vous rentrez dans un site en construction, vous hurtez un employé, ceci peut vous envoyer pour 10 ans en prison....C'est effrayant. Comme il y a des gens en prison qui ont commis des crimes horribles, il y en a qui n'ont rien fait de tel, qui ont des histoires comme celle que je vous ai raconté. Qui pensaient que ça ne leur arriveraient jamais. Une partie du succès de la série est du au fait qu'on montre la dure réalité de la vie en prison. nous avons tourné la saison 1 dans une vraie prison, à Chicago, j'y passais 15, 16 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant des mois. Pourtant, à la fin de la journée, je sortais et pouvais rentrer à la maison et c'est toute la différence."

Wentworth se souvient:

"Ma 1er expérience d'acteur remonte à l'enfance. C'était une pièce sur un dinosaure que je jouais. Mon père m'a aidé pour le costume en papier maché. Ca lui a pris presque 3 semaines pour finir la tête du Rex Tyranosaure. Elle était énorme et très lourde. Quand j'ai fait mon entrée triomphale sur scène, vu que la tête bougeait, j'essayais de le supporter en bougeant ma tête et le public a applaudi car ils pensaient que je jouais le mouvement. Il n'y a rien de comparable à cette connection entre le public et l'acteur. Ce fut immédiat et j'en voulais plus. Ca ressemble à une drogue. Je n'ai jamais trouvé quelque chose de semblable et je ne voulais pas travailler derrière un bureau, pour moi c'était jouer ou rien. ca m'a pris des années pour me consacrer à ce que certaisn appellent "un succès d'un soir"."

Pour de nombreux lecteurs, PB est déjà devenu leur série préférée. La 1er série de Wentworth se rappelle avoir regardée est "Le Muppet show".
"J'étais collé devant la TV tous les lundis à 19h30".

Maintenant, il est attiré par des séries comiques comme "Family man" ou "American dad" ou des séries plus sérieuses comme "The closer", "Law&order" qu'il apprécie en DVD, chez lui, après une dure journée de travail.

"La TV est bizarre, on ne sait jamais ce qui va plaire au public. On savait que les gens aimaient les histoires dures et réalistes. Pourtant, PB est surtout une série sur la famille, sur jusqu'où un frère est prêt à aller pour sauver l'autre...Ceci est, je pense, le secret de notre succès mondial. Ce sont des valeurs universelles comme le respect du père, le sacrifice, la famille, et elles peuvent s'appliquer à toutes les sociétés, peu importe leurs différences."

"Mes personnages récurants préférés sont Bellick et l'agent Kellerman. Au vue de son évolution et de la façon dont il évolue dans cet univers, je me sens très connecté à Mahone. Il est un homme bien qui a fait des choses discutables, et qui est devenu mauvais pour de mauvaises raisons. C'est le miroir dans lequel mon personnage se refléte et où il va aller s'il continue sur cette voie. Il veut sauver son frère, mais tant de gens sont morts parce que Michael a mis son plan à exécution. La question qu'on doit se poser est: jusqu'où un homme bien peut aller avant qu'on ne puisse plus le voir comme un homme bien. C'est le point central de l'histoire. Les gens se demandent jusqu'où ils seraient aller dans cette situation, quelles limites franchir pour sauver la personne qu'on aime. C'est pourquoi les téléspectateurs sont touchés par Michael. Il est leur vie derrière les barreaux

Pour l'acteur, ses points communs avec son personnage sont les suivants:

"Nous sommes tous les deux droits, compulsifs, avec un gros respect pour la discipline et l'ordre, analysant trop, et très loyal. Il n'y a rien qu'on ne puisse faire pour la famille ou un ami. Michael n'essaie pas d'être compris ou aimé. Il fait ce qu'il a faire. Il est comme Michael Chiklis de "Shield", Kierfer Sutherland dans "24", ou quelques personnages de "Lost", ils sont des gens biens avec de fortes confictions".

"Le retour de Sara est l'une des grosses surprises de cette saison. Dès le 1er épisode, les personnages souffrent de profond changements. Pour Michael, la saison dernière, Sara était morte, c'est ce qu'on lui avait dit, donc il a franchi des limites qu'il n'aurait pas franchi. J'aime à croire qu'il n'a pas perdu toute son innocence, mais certainement moins qu'au début. Il n'est peut-être plus la personne dont Sara se souvient. Michael sera-t-il toujours l'homme dont elle est tombée amoureuse en prison? Sara sera-t-elle capable d'avoir une relation après avoir suvécu à l'enfer? Ce sera un challenge continu pour eux pour arriver à avoir une relation normale, sans coups de feu ou courses poursuite."

Sur la créativité de la série, Wentworth déclare:
"Ils m'ont permis de faire beaucoup de suggestions pour les scènes d'action et certains dialogues, depuis le début de la série. Je suis sûr que personne ne pense à Michael autant que moi, ni les metteurs en scène, ni les producteurs, ni le public. J'ai l'impression de si bien le connaître, extérieurement et intérieurement. Si je vois quelque chose dans le scénario qui ne va pas avec le personnage, j'ai la totale liberté de le dire, parfoirs ils prennent mes suggestions en compte."

"L'un des grand challenges quand on joue dans une série est de ne pas connaître la fin, d'épisode en épisode, l'histoire peut changer, et parfois il est nécessaire de prendre des décisions qui auront des conséquences sur les futures scènes. Autant qu'acteur, on doit faire avec de notre mieux. Si vous connaissez la fin de l'histoire, vous pouvez jouer différemment. Dans les films, ça peut prendre 2 semaines pour faire une scène. Vous avez le temps de répéter avant les scènes, ce qu'on appelle "répétion", ce sont les moments où l'on construit la scène, où le metteur en scène vous dit où vous tenir, ou vont être les autres acteurs quand ça va commencer. Pour la TV, on travaille plus vite, on n'a pas autant de temps, on tourne un épisode en 1 semaine. Cependant, j'aimerais mieux connaître l'histoire pour mieux préparer mon personnage. C'est pour cela que les films m'intéressent, j'aimerais avoir l'opportunité de faire des films dans un futur proche. Je ne pense pas que ce soit mieux que la TV, c'est simplement un autre challenge, une scène différente où j'aimerais passer du temps"

A propos du problème que peut-être de jouer un personnage comme Michael Scofield, Wentworth confie:
"Je suis très chanceux d'avoir l'opportunité de jouer un rôle et de faire forte impression. Je sais que je serai associé à PB pour toujours vu le succès mondial que c'est devenu. C'est quelque chose! J'ai la chance d'avoir obtenu, avec la série, plus d'attention que nombre d'acteurs après des années de carrière. J'en suis très reconnaissant. D'un autre côté, Scofield ne représent qu'une petite part de ce que je suis. J'ai arrêté de faire beaucoup de choses pour me consacrer entièrement à la série. j'ai joué des personnages comme T-Bag, donc c'est un changement. J'aimerais avoir l'opportunité de me réinventer, quand je dirai au revoir à Michael Scofield (peut-être après un peu de repos). Je sais que je vais devoir y travailler et essayer de nouvelles scènes, peut-être un film indépendant ou une comédie romantique, quelque chose de différent pour qu'on ne me colle pas d'étiquette. Je reviendrai au point de départ, jouerai mes atouts de mon mieux. Heureusement je n'ai plus de soucis à me faire pour payer le loyer ou ce genre de chose. La solvabilité est l'un des avantages que jouer dans une série comme PB m'a donné. Déjà des metteurs en scènes, des producteurs, des personnes qui prennent les décisions m'ont vu. Maintenant, j'en intéresse certains. La TV est une très bonne exébition. Dans mon cas, c'est hebdomadaire, où que vous soyez vous pouvez voir notre travail.
J'aimerais, un jour, pouvoir prendre des décisions, faire de la mise en scène, être impliqué.
Dès que j'ai du repos, j'aime m'assoir dans mon fauteuil et regarder la TV pour recharger les batteries. C'est un boulot à temps plein. J'ai beaucoup de responsabilité autant qu'acteur. Beaucoup de gens, devant et derrière la caméra, dépendent de moi."

Wentworth a eu l'opportunité de voyager à travers le monde, même s'il n'est pas encore venu en Amérique du Sud. Partout où il est allé, il a pu vérifier la popularité de la série. Heureusement, il n'a pas à batailler contre des hordes de paparazzi, vu que dans de nombreux endroits ça doit être insupportable de ne pas pouvoir s'éclipser.


"D'être un acteur connu aussi bien au Brésil, qu'au Japon ou en France signifie beaucoup pour ma carrière. Je suis devenu un visage intéressant pour les investisseurs, les producteurs, les metteurs en scène. C'est primordial dans ce business".

Miller est un fan de musique classique, même s'il ne peut pas toujours reconnaitre l'interprête ou l'auteur. Il fut très influencé dans son enfance, car il ne pouvait écouter que de la musique classique en faisant ses devoirs. Cela l'a conduit à avoir des préférences. Il écoute Ella Fitzgerald, Simon&Garfunkel, Nat king Cole, de la musique des années 70 ou avant. A l'école, il était dans une chorale où il chantait des chansons de Cole Porter et de van Morisson.
Veut-il faire de la scène au théatre, dans une comédie musicale à Broadway, la réponse est clairement non.

"Je ne pense pas avoir une voix pour ce genre de travail. J'ai trop de respect pour les gens qui ont une voix qui peut remplir une salle. Ce serait plus un travail silencieux à la Woody Allen."